Crash d'un avion en direction des Comores en 2009 : ouverture du procès en appel
par La Provence
Le procès en appel de la compagnie aérienne Yemenia Airways, condamnée en première instance pour la mort de 152 personnes dans le crash d’un avion en 2009, s’est ouvert hier devant la cour d’appel de Paris. En première instance, le tribunal correctionnel avait condamné la compagnie yéménite à une amende maximale de 225 000 euros pour homicides et blessures involontaires. Le drame s’est produit dans la nuit du 29 au 30 juin 2009. Alors qu’il s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Moroni, capitale des Comores, le vol Yemenia 626 s’était abîmé dans l’océan Indien, tuant 141 passagers, dont 65 Français, et 11 membres d’équipage. Yemenia Airways avait immédiatement indiqué son intention de faire appel, rejetant toute responsabilité dans le crash. Les deux premières semaines du procès seront consacrées à la partie technique de l’accident, avec l’intervention de plusieurs experts aéronautiques. Un des responsables de la compagnie sera également présent pour exposer sa version des faits. Lors du procès en première instance, en mai 2022, le banc des prévenus était resté vide : aucun responsable de la compagnie n’était présent, à cause de la guerre qui ravage le Yémen, avait alors expliqué un de ses avocats. Lors des deux semaines restantes, les parties civiles seront entendues. Seule rescapée de la catastrophe, Bahia Bakari, 27 ans, prendra également la parole. Alors âgée de 12 ans, la jeune fille avait miraculeusement survécu après des heures passées dans l’eau, "agrippée à un débris d’avion". En première instance, le tribunal avait pointé du doigt "les imprudences en lien certain avec l’accident" de la compagnie, notamment le maintien des vols de nuit en période estivale, où la météo était susceptible d’imposer une manœuvre d’atterrissage délicate alors que certains feux de l’aéroport ne fonctionnaient pas. Le tribunal avait aussi relevé l’affectation d’un copilote aux "fragilités professionnelles". Les investigations menées sur les boîtes noires, retrouvées fin août 2009 par 1 280 mètres de fond, avaient en outre permis de conclure que l’accident était dû à une série d’erreurs de pilotage. Le procès en appel durera jusqu’au 28 mars. La décision sera rendue le 10 septembre, a indiqué la présidente de la cour. Lors de son ultime voyage, l’Airbus A310 transportait de nombreux Comoriens et Français d’origine comorienne qui se rendaient dans l’archipel pour célébrer des "grands mariages", rassemblant des villages entiers. Partis de Paris ou Marseille, les passagers avaient changé d’avion à Sanaa pour un appareil plus vétuste. Ce fonctionnement et les conditions "exécrables" de vol sur la compagnie étaient dénoncés depuis des mois par une association SOS Voyages aux Comores. L’état technique de l’avion n’était pas en cause dans l’accident, avaient néanmoins conclu les expertises.
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