Cayeux-sur-Mer : Galets d'aujourd'hui, innovations de demain...
par Weo
Sur le littoral picard, ils font partie du paysage. Pourtant, à Cayeux-sur-Mer, les galets sont bien plus que des pierres roulées par la houle...Pour la société SILMER, c'est bien la richesse de la baie de Somme. Collectés sur le front de mer, lavés, cuit à très haute températures, les galets sont transformés en granulat de silice, destinée à la construction. Choisis pour leur teinte claire, leur propriété réfléchissante et leur pouvoir isolant, les galets de Cayeux-sur-Mer composent aujourd'hui certains revêtements de chaussées, de trottoirs voire de toitures. Une solution innovante et locale qui s'inscrit dans l'air du temps, là où les enjeux environnementaux se font plus nombreux. Chaque année, la société SILMER collecte 100000 tonnes de galets. Issus de l'érosion des falaises, ces silex polis par la mer, sont remplacés par des galets dits terrestres... Il peut-être à la fois foulé par les promeneurs et charrié par la mer. Et si le galet, ce silex poli, issu de l'érosion des falaises de la côte d'Albâtre et de la côte picarde, était en fait une ressource insoupçonnée ? Ici, à Cayeux-sur-Mer, l'entreprise SILMER récolte ces cailloux ronds que la marée dépose. « On a un galet qui est déjà très spécifique lorsqu'il arrive ici sur ce site d'extraction. C'est un galet qui est très riche en silice et c'est ce que l'on recherche. » Brigitte Pagès - Directrice Commerciale de la société SILMER Chaque année, 100 000 tonnes de galets sont ainsi collectées, triées, puis lavées. Des petits cailloux promis à de grands projets. Calcinés à 900 ou 1600 °C, les galets quittent dans ces fours leur teinte grise et leur humidité. Ne restera alors que la silice cristobalite, d'un blanc presque immaculé. « Alors ça ce sont des granulats qui sortent de calcination et qui ont été broyés. On en fait toutes sortes de produits, vous voyez, des granulats qui sont tamisés. On a une grosse granulométrie ou une petite granulométrie, selon les tamis qu'on utilise. » Emmanuel Tellier - Ouvrier de production Réduits à l'état de granulats, les galets, d'origine naturelle, peuvent désormais intégrer le revêtement de trottoirs, de routes et parfois même de toitures. Plus clair que son homologue traditionnel, fait de goudron, l'enrobage à base de galets devient, pour l'entreprise SILMER, un produit éco responsable. « On a un produit qui répond complètement aux enjeux climatiques et environnementaux de notre époque. Ce produit est blanc, il va permettre de réduire les éclairages urbains. Vous allez augmenter la sécurité routière, parce que sur une surface blanche, on détecte mieux les formes. Vous allez réduire les éclairages urbains, parce qu'une surface blanche réfléchit mieux la lumière. » Brigitte Pagès - Directrice Commerciale de la société SILMER 70% du chiffre d'affaires de SILMER est réalisé à l'étranger. Des tonnes de galets prélevés que l'entreprise remplacera par des galets dits terrestres, évitant ainsi de participer à l'érosion du trait de côte. Peut-être un juste retour des choses pour Cayeux-sur-Mer, devenue, en un siècle, la capitale mondiale du galet.
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