À Salon-de-Provence, la Croix-Rouge a servi les plus démunis pour le Nouvel an

Mercredi 1er janvier, en cette première soirée de 2025, la maraude du Samu social est allée rencontrer les SDF en différents lieux de la commune. L'occasion de faire le point sur le travail au quotidien de ces bénévoles au grand cœur. Alors que certains se remettaient, tranquillement, au chaud, des agapes de la veille, l’équipe de la Croix-Rouge du Samu social était déjà sur le pont, mercredi 1er janvier 2025, auprès des SDF de Salon-de-Provence. Les bénévoles s’étaient donné rendez-vous vers 16 h 30 devant l’unité locale, sur le boulevard de la République. Et après avoir chargé leur utilitaire de tout ce qui pouvait réchauffer les corps et les cœurs des sans-abri - vêtements, soupe, café, chips, bonbons, Kiri, compotes -, en cette froide soirée, ils ont rejoint le premier point de rencontre, le square Charles-de-Gaulle. Karine, Sophie, Ophélie et Robert, le petit nouveau, y retrouvent trois SDF. Les vœux de bonne année sont évidemment de rigueur. Momo, Dylan et Paul attendaient impatiemment la Croix-Rouge. Paul faisait déjà partie des personnes aidées l’an dernier, lors de la maraude de Noël 2023, à laquelle nous avions participé. Nous le reconnaissons malgré la barbe qui encadre désormais son visage juvénile. Nous évoquons avec lui l’année qui vient de s’écouler. Les parents de Paul, vivant à Pélissanne, avaient refusé de l’héberger après son retour de Disneyland où il avait travaillé. Ils n’ont pas davantage accepté de l’aider en 2024 et même, ils se sont éloignés géographiquement. Mais Paul a bon espoir : dans un mois, le jeune homme de 28 ans part pour le Portugal, où il a trouvé du travail. Tandis que nous échangeons, les bénévoles ont préparé des soupes chinoises bien chaudes. Et les voilà à proposer aussi des chips, des Kiri aux trois hommes. "J’ai déjà tout perdu" Dylan est encore plus jeune : 24 ans. Il explique qu’il est à la rue depuis déjà cinq ans. Il vit sous une tente et malgré cet habitat précaire, il a réussi à travailler dans une grande enseigne de restauration de Salon pendant des mois : "Ma mère est à peu près dans la même situation que moi, sauf que ma sœur l’héberge. Et alors que je n’avais plus de nouvelles de mon père depuis 10 ans, il vient de m’envoyer un message. Je pars le rencontrer dans quelques jours à Bordeaux, j’ai démissionné", s’enthousiasme-t-il. Le jeune homme ne craint pas d’être déçu : "On n’a qu’une vie. Et puis j’ai déjà tout perdu donc je n’ai peur de rien". Sophie, de la Croix-Rouge, est elle aussi optimiste pour le jeune homme : "C’est génial qu’il ait eu des nouvelles de son père après tant d’années". Après encore quelques échanges, les bénévoles partent vers le prochain lieu de rendez-vous. En face du Monoprix. Guillaume, 34 ans, et Jean-François un retraité, sont au point de rencontre. "Bonne année", leur lancent avec enthousiasme les bénévoles. Eux aussi acceptent avec plaisir la soupe. À Noël, des cadeaux avaient été prévus pour eux. Guillaume, absent, n’avait pas récupéré les siens.