À Marseille, l’eau du robinet meilleure que l’eau vendue en bouteille ?
par La Provence
Propriété de la Métropole, le centre de Sainte-Marthe alimenté par la Durance via le canal de Marseille et piloté par la Société des eaux de Marseille satisfait les besoins de la moitié de la ville. Sujet sociétal s'il en est, l'eau sera à la fête, vendredi prochain. C'est sa journée internationale ! L'occasion pour la presse, vendredi 15 mars, de se glisser dans les coulisses renversantes d'un lieu emblématique, le centre de production d'eau potable de Sainte-Marthe (14e). 500 000 Marseillais consomment son eau, les centres de Saint-Barnabé et celui du Vallon d'Ol assurent le reste. Les portes s'ouvrent... Un monde ! Car, "derrière l'eau, il y a une culture, l'histoire du territoire, pose Sandrine Motte, la directrice générale de la Société des eaux de Marseille. On ne s'en rend pas bien compte mais nos anciens ont tellement souffert de la question de l'eau qu'il y a toujours eu à Marseille une conscience collective et un investissement très pointu sur ce sujet." Des documents prouvent qu'au XVIIe siècle, on cherchait déjà un moyen de concevoir un parcours depuis la Durance. Maire de Marseille, Maximin Dominique Consolat aurait alors formulé cette pensée : "On va construire le canal de Marseille, quoi qu'il en coûte." Quinze ans de travaux, sans aide de l'État, un budget vertigineux et voilà le canal inauguré en 1848. "Grâce à un ingénieur génial, l'eau passe une cinquantaine de sous-terrains et une multitude d'ouvrages pour arriver toute seule à Marseille en 24 h, sans pompage, sans consommation d'énergie", par la gravité seule... Et le reste suivra : un bassin gigantesque en 1852, l'apparition de filtres pour commencer à traiter l'eau en 1934 et sa désinfection en 1940. Jusque-là, 400 personnes en moyenne succombaient chaque année au typhus Conclusion saisissante : on boit de l'eau potable à Marseille depuis seulement 1947 et aujourd'hui, elle est reconnue comme l'une des meilleures du pays, en termes de qualité, mais aussi de goût ! Le moindre doute déclenche "une alerte immédiate" Les raisons sont aussi passionnantes que multiples : "Il existe plus de 50 paramètres pour déclarer une eau potable, explique Emmanuel Guiol, directeur adjoint des exploitations. Par exemple, la norme nécessite de ne pas excéder 50 milligrammes de nitrate par litre d'eau... L'eau que l'on produit ici en compte 1 %." L'eau de la Durance est, du reste, naturellement protégée : "Il n'y a pas d'agriculture intensive ni d'industrie lourde. Ainsi, l'eau ne contient pas de pesticide ni de résidu médicamenteux", complète Sandrine Motte. Quant à la neutralité de son goût, elle nous vient du système de désinfection par l'ozone que le centre produit lui-même, depuis les années 80. Mais les équipes en place ne sauraient se satisfaire de ces précautions : l'eau étant de loin l'élément le plus contrôlé, "le moindre doute sur l'eau qui quitte le centre déclencherait une alerte immédiate", atteste Lionel Stora qui a exercé plusieurs métiers à la Société des eaux de Marseille.
Vidéo suivante dans 5 secondes
Autres vidéos
Vos réactions doivent respecter nos CGU.
-
19:36Sports - Montpellier enfin lancé ?
-
19:30Monde - Italie : un train part en avance pour arriver à l’heure… sans prévenir ses passagers
-
19:12Économie - A la COP29, les Etats-Unis veulent rassurer le monde avant l'arrivée de Trump
-
18:54Économie - La Bourse de Paris jauge toujours les implications de la victoire de Trump
-
07:00Auto - Bulletin du périphérique : la dernière trouvaille de la Mairie de Paris