À La Ciotat, le locataire de son studio lui doit 10 000 euros de loyer
par La Provence
À 50 ans, Fabienne estime avoir perdu les cinq dernières années de sa vie. La Ciotadenne d’origine corse n’a plus de vie. Son énergie, elle l’a met dans son combat contre son locataire mauvais payeur, qui n’honore plus le paiement de son loyer. À La Ciotat, Fabienne vit un enfer dans sa propre maison. En 2019, la quinquagénaire signe par l’intermédiaire d’une agence immobilière, un contrat de location avec un jeune homme de 23 ans originaire d’Île-de-France, à qui elle loue le studio situé dans son jardin, accolé à son foyer. Mais si les précédents occupants, un jeune couple d’étudiants, lui ont laissé un très bon souvenir de la location de longue durée, très vite, les retards de paiements de son nouveau locataire s’accumulent. Dans un premier temps, l’agence accepte de rompre de contrat, mais la maman au grand cœur, soucieuse du sort du jeune homme, lui souscrit un nouveau bail : « Je ne peux pas me changer, je suis comme ça. J’ai un fils de son âge ». Fabienne voit le jeune en détresse financière et fait tout pour l’aider : « Il a voulu changer le lit, je lui ai acheté un clic-clac. Il est venu me voir un jour en pleurant car il ne pouvait pas payer ses factures de téléphones, je lui ai donné 90 euros. Je lui ai acheté une gazinière. C’est sans fin ». Les problèmes de paiements continuent et la Ciotadenne contacte alors ses parents, qui prennent à leur charge quelques mois de loyers. Une situation qui tourne à son désavantage car la propriétaire se rend compte qu’elle ne peut pas enclencher d’expulsion : « Ça ne m’a pas aidé avec le recul, parce que je n’ai pas pu entamer de procédure. Il faut deux mois de non-paiement pour cela ». Le choc de trop L’été dernier, de retour d’un déplacement, Fabienne découvre avec stupeur que quatre autres personnes se sont installées sans sa permission dans le petit logement : « Il y avait une tente au milieu du jardin et le robinet d’eau grand ouvert. Ça m’a mis énormément en colère ». Mais les nouveaux occupants assurent à Fabienne qu’ils ne resteront que deux semaines : « Ils sont restés quatre mois, à mes frais, car le compteur est commun, eau, électricité, etc. ». Depuis cet épisode qu’elle a vécu comme un traumatisme, et depuis que le loyer de son locataire ne comble plus ses charges, la propriétaire a changé ses propres habitudes de consommations : « Je traque le moindre kilowattheure ». Chaque jour, le rituel est le même. Devant son tableau éléctrique, Fabienne coupe tout : « Je ne laisse que la box internet et le frigo bien évidemment ». Un geste qui paie sur ses factures et qui s’accompagne d’autres : « Je fais une seule machine à laver par semaine. Je ne chauffe pas. Je suis casse-pied avec mon fils sur la consommation d’eau. Je récupère l’eau de pluie. Tout ça mis bout à bout, ça m’aide vraiment ». La date de tous les espoirs Cinq années ont passé et la Ciotadenne se bat encore et toujours pour obtenir gain de cause après avoir alerté la mairie de La Ciotat, les services sociaux et en ayant pris deux avocats, et dépensé 5 000 euros de frais de justice. Le 2 avril, à Aubagne c’est devant le juge que la dette, et, elle l’espère, l’exclusion de son occupant encombrant seront décidées. Par-dessus tout, Fabienne espère une décision rapide pour retrouver la vie qu’elle a perdu : « J’aimerais retrouver ma santé et que tout se termine, notamment pour mon petit garçon qui est très affecté par cette histoire ».
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