À la base navale de Toulon, près de 800 militaires embarquent pour la mission Jeanne d'Arc 2024
par La Provence
Lundi matin, près de 800 marins et soldats ont embarqué, à Toulon, pour la mission "Jeanne d’Arc 2024", à bord du porte-hélicoptères "Tonnerre" et de la frégate "Guépratte". Inès se sent "très fière", et "impressionnée de partir" pour sa première grande mission. "Il y a de grosses échéances, et l’appréhension de vouloir bien faire". La jeune femme fait partie des 162 officiers-élèves qui ont embarqué, ce matin, à bord du Tonnerre, un massif porte-hélicoptères amphibie, à Toulon. Accompagné par la frégate Guépratte, les deux navires ont entamé un long périple qui durera cinq mois, et qui amènera quelque 800 marins et soldats des côtes de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à Brest, en passant par l’Atlantique, le Brésil, les Caraïbes, Norfolk aux États-Unis avant un retour via Saint-Pierre et Miquelon. Peu avant le départ depuis le port militaire, et les coups de canon qui l’ont accompagné, une cérémonie s’est tenue sur le vaste pont du Tonnerre, capable d’accueillir la rotation simultanée de cinq hélicoptères. L’occasion, pour le directeur du personnel de la Marine, le vice-amiral d’escadre Éric Janicot, de rappeler aux militaires présents le contexte de cette mission "Jeanne d’Arc 2024". "En soixante ans, le monde et les mers ont profondément changé. Les anciens équilibres sont bouleversés, le monde apparaît plus que fracturé, théâtre de rivalités géopolitiques désinhibées (…) Les mers sont devenues un lieu privilégié des débordements contemporains." Face à cette "nouvelle donne stratégique", le vice-amiral rappelait que la France avait pour ambition "de montrer sa détermination à protéger ses intérêts et à préserver une stabilité internationale fondée sur le droit".Cette mission Jeanne d’Arc est la soixantième de ce genre. Déploiement annuel opérationnel de longue durée, elle marque la fin du cursus de formation des officiers-élèves de l’École navale. "L’objectif est de les mettre en situation, pour qu’ils puissent, à l’issue, voler de leurs propres ailes", explique le capitaine de vaisseau Adrien Schaar, commandant de la mission "Jeanne d’Arc 2024". Les futurs officiers seront ainsi amenés à appréhender les enjeux de la conduite des opérations, à développer les savoir-faire essentiels à leur métier, "à faire preuve d’une capacité d’adaptation pour être en mesure d’opérer dans différents milieux et ce, tout en améliorant leur connaissance des zones traversées et en s’empreignant des enjeux géostratégiques associés". Lors de la cérémonie, sur le pont du navire, ne figuraient pas que des marins. De nombreux soldats de l’Armée de Terre étaient présents. Au cours des exercices de la mission, le groupe amphibie mènera en effet des manœuvres soutenues par le Groupement tactique embarqué. Dans les cales du Tonnerre sont garés une trentaine de véhicules blindés. Car au-delà de la formation de ses officiers, la Marine mène cette mission pour "occuper le terrain", et densifier ses coopérations militaires bilatérales.
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