Risque de partition de l'Irak ? L'avis d'un expert iranien

par euronews-fr

Face à la progression des djihadistes en Irak, les regards se tournent vers deux pays : les Etats-Unis et l’Iran. Américains et Iraniens n’ont évidemment pas les mêmes intérêts, mais ils pourraient opérer un rapprochement de circonstance. Comment voit-on les choses du côté de Téhéran ? François Chignac, correspondant d’euronews aux Emirats arabes unis, a interrogé Masoud Alfak, journaliste iranien basé à Dubaï.A la question de savoir s’il existe un risque de partition de l’Irak, Masoud Alfak répond qu’une telle partition “ne sera évoquée que si cela constitue une solution et non un problème”. D’après lui, “l’Iran, pour l’heure, préfère que l’Irak demeure un pays uni et fort plutôt qu’un pays divisé. La plupart des pays du Moyen-Orient sont plutôt hostiles à une partition de l’Irak, parce que ces pays eux-mêmes sont constitués de populations multi-ethniques, avec une mosaïque de courants religieux. Ils verraient donc d’un mauvais œil une division de l’Irak craignant que cela ne puisse déteindre sur eux. C’est, par exemple, le cas de l’Iran, un pays multi-ethnique avec des Kurdes, des Arabes, des Baloutches, des Turkmènes… Prenez l’Arabie saoudite : il y a des chiites, des sunnites, des Ismaéliens… C’est pareil en Turquie et en Syrie…”Les autorités irakiennes appelent les volontaires à prendre les armes pour combattre les insurgés sunnites. Ce message est relayé notamment auprès des chiites. Mais cette communauté est-elle vraiment unie derrière le Premier ministre Nouri al-Maliki ?“En fait, explique Masoud Alfak, de nombreux chiites sont plutôt opposés à Nouri al-Maliki. On sait que l’ayatollah Ali al-Sistani, qui est le plus haut dignitaire chiite d’Irak, a appelé à prendre les armes contre ceux qu’il appelle les “terroristes”. Mais il faut savoir que depuis deux ans, il refuse de rencontrer Maliki. Il faut savoir aussi qu’Ammar al-Hakim, le chef du Conseil suprême islamique d’Irak, est également opposé à Maliki. Autre exemple, et non des moindres: Moqtada al-Sadr, leader de la milice chiite connue sous le nom d’armée du Mahdi, est lui aussi très clairement hostile à Maliki. Il a d’ailleurs dit récemment qu‘à Mossoul, ce n’est pas l’armée irakienne qui a été battue par les djihadistes, mais l’armée d’al-Maliki. Tout ça pour dire qu’il y a de profonds clivages en Irak.”

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