Paris. La mobilisation s'amplifie pour sauver Fatimate, 10 ans, de l'expulsion
par humanite-fr
Une centaine de militants, d'enseignants et d'élus se sont rassemblés lundi devant une école parisienne pour dénoncer la procédure d'expulsion visant une écolière ivoirienne de CM2, Fatimate et ses parents demandeurs d'asile, victimes de l'absurdité des textes européens.Un recours déposéL'enfant de 10 ans, scolarisée depuis octobre dans l'école Fernand-Labori dans le XVIIIe arrondissement de Paris, fait l'objet depuis quelques semaines d'un arrêté de transfert vers l'Italie. Parce que ses parents y avaient d'abord sollicité le statut de réfugié avant de demander l'asile en France, ils en dépendent administrativement en vertu du règlement européen de "Dublin".Sauf annulation de cette décision par le tribunal administratif de Paris, où les parents ont déposé un recours, l'expulsion pourrait être exécutée jeudi 11 février."On fait bloc, parce que c'est inhumain comme situation. Elle est bien à l'école, en quatre mois elle a fait de très grands progrès. Elle est lancée et une expulsion briserait tout ça", s'est indigné Renaud Heinich, son instituteur, à l'origine de la mobilisation qui fédère désormais de nombreux élus.Une lettre de la police"Elle a eu la force de demander de l'aide", poursuit-il sous la banderole "Non à l'expulsion de nos élèves", affichée sur l'établissement. "Un soir en sortant de l'école, elle m'a arrêté et m'a dit: "Mes parents ont reçu une lettre de la police disant qu'on doit aller en Italie", se souvient l'enseignant."Elle nous a dit qu'elle préférait rester ici seule plutôt que de partir en Italie. Elle se sent à l'aise ici, on parle français, pas italien", explique à l'AFP le père de Fatimate, Ibrahim Sangare, qui redoute d'être renvoyé en Côte d'Ivoire, qu'il affirme avoir fui pour que sa fille échappe à l'excision."Tout ce qui est possible"Il assure garder "espoir", surtout grâce à la détermination de sa fille: "On met plus d'une heure pour venir à l'école, mais elle ne s'est jamais découragée. Elle se réveille à 6H00 pour nous dire de l'emmener", explique-t-il. Face à l'imminence de l'expulsion, de nombreux élus ont écrit à la préfecture de police de Paris ou encore au ministère de l'Intérieur, pour demander une annulation de la mesure.Cette affaire montre "l'absurdité de ces règlements qui ne tiennent pas compte de la vie des gens", a dénoncé sur place Ian Brossat, élu du XVIIIe arrondissement et adjoint de la maire de Paris en charge de l'accueil des réfugiés. La communauté éducative de l'école, elle, assure qu'elle fera "tout ce qui est possible" pour conserver son écolière.Une pétition est en ligne https://reseau-resf.fr/Une-enfant-de-CM2-Paris-18e-et-ses-parents-sont-menaces-d-expulsion-le-11
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