Les grands entretiens de Stéphane Blakowski "Société civile" - Jean-Baptiste Djebbari
par LCP
Stéphane Blakowski reçoit Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports dans le gouvernement de Jean Castex.Jean-Baptiste Djebbari a toujours eu le sens de l'investissement dans l'entreprenariat ou dans le domaine de l'aviation. Pilote de formation, il n'a jamais réellement aspiré à une carrière politique, il le dit lui-même les partis traditionnels ne l'ont pas attiré. Mais c'est au fil des rencontres qu'il se rapproche du futur président Emmanuel Macron et choisit de s'engager en politique à ses côtés. Malgré les difficultés du début : il se heurte aux débats houleux de l'Assemblée, il fait ses armes en s'inspirant de ses expériences professionnelles précédentes et du rugby qu'il a pratiqué. Il acquière finalement sa place de ministre qui selon lui est due « à un scandale de homards »... Ce mélange de chance et de travail en dehors des cadres, comme son investissement sur Tik Tok où il devient un véritable phénomène, fera de lui le ministre le plus apprécié chez les jeunes. Malgré un avenir radieux qui semble tout tracé, il se retire de la vie politique à la recherche d'autres expériences. Jean-Baptiste Djebbari reste un électron libre de la société civile qui a usé du pouvoir pour faire bouger le monde des transports le temps d'un mandat.En 1988, dans son discours de politique générale, Michel Rocard s'inquiétait déjà de la défiance croissante entre les citoyens et leurs représentants. Pour afficher sa volonté de "réconcilier l'État et la société civile", le nouveau Premier Ministre confiait donc le Ministère de la Santé au Professeur Schwartzenberg, une sommité en médecine mais un novice en politique. Neuf jours plus tard, l'éviction de Léon Schwartzenberg rappelait qu'on ne s'improvise pas ministre si facilement.La politique est-elle une vocation ou un métier ? Contrairement à ce que croient beaucoup de gens, disait Le Président Chirac en 2004, la politique n'est pas seulement une vocation, c'est aussi un métier qui demande une formation. Il justifiait ainsi l'éviction de tous les ministres de la société civile du nouveau Gouvernement Raffarin.Aujourd'hui, la question se pose avec la même acuité. Lors de sa première campagne, le candidat Macron s'était vanté de ne pas "être un professionnel de la vie politique". Pourtant, quasiment aucun ministre de la société civile ne figure dans le nouveau Gouvernement de Gabriel Attal ...Pourquoi est-il si difficile d'être ministre lorsqu'on est novice en politique ? Quatre personnalités ayant vécu cette expérience à différentes époques, nous livrent leurs témoignages : former un cabinet, organiser des déplacements, faire sa place dans un milieu encore surtout masculin, défendre ses projets à l'Assemblée, s'imposer dans les médias, le tout, sans avoir le temps de reprendre son souffle.Et si c'était le premier pas pour nous réconcilier avec nos responsables politiques ? Tenter de comprendre pourquoi il est si difficile pour un ministre d'être à la hauteur de sa fonction.Abonnez-
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