Législatives : Rachel Kéké, une « essentielle » aux portes de l'Assemblée nationale
par humanite-fr
Placée largement en tête le 12 juin dernier, l'Humanité a rencontré l'insoumise Rachel Kéké pour une déambulation au marché de Chevilly-Larue, dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. La pétillante femme de chambre est prête à écrire son histoire, dimanche prochain.Elle se définit comme une « guerrière » et veut « faire du bruit » au palais Bourbon. Porte-parole de l'emblématique grève des femmes de chambre de l'Ibis Batignolles, Rachel Kéké entend bien pousser les portes de l'Assemblée pour y porter la voix des travailleurs « essentiels. »Dimanche 12 juin, Rachel Kéké a eu la préférence des électeurs dans la 7ème circonscription du Val-de-Marne, face à l'ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu (LREM), avec 37,22% des voix contre 23,77%.Agée de 47 ans et forte d'un parcours rempli d'épreuves qui détonnent dans le monde politique, la Franco-Ivoirienne est sans doute la plus emblématique des figures issues des luttes syndicales et associatives que la coalition de gauche (Nupes) a mis en avant dans ces élections.« Ils voient que ma lutte est sincère et que je suis vraie » souligne la candidate qui enchaîne : « la majorité des gens qui habitent ces quartiers populaires sont ceux qui assurent les métiers essentiels et ce que nous sommes, c'est la réalité. »« C'est ce que j'appelle une leader de masse », dit d'elle le député LFI Eric Coquerel. « Elle a quelque chose qui magnétise, elle est forte, elle a les mots justes, elle n'a pas besoin de lire » lors de ses prises de parole, explique-t-il.Invitée sur France Info lundi matin, Roxana Maracineanu (LREM), arrivée en 2e position dimanche dernier, a appelé «toutes les personnes qui n’ont pas voté pour Rachel Kéké » à la rejoindre dans son « front républicain contre l'extrême gauche ». Des propos qui ont déclenché une vive polémique à gauche et que Rachel explique : « Elle a conscience qu'elle a du lourd en face d'elle et c'est la peur qui la fait réagir de la sorte. »Entre 2019 et 2021, cette militante CGT s'est mobilisée durant 22 mois pour améliorer les salaires et les conditions de travail des femmes de ménage face au « mépris » de la direction.Cet hôtel devant lequel Rachel Kéké a commencé à se tailler une réputation syndicale et politique, elle a continué d'y travailler pendant le début de sa campagne avant de prendre un congé pour se consacrer pleinement aux législatives.« Elle a tout à apprendre d'un point de vue de la politique politicienne », détaille Hadi Issahnane, conseiller municipal LFI de Chevilly-Larue, mais « elle peut enseigner plein de choses de la vie réelle à plein de politiques. »« On n'est pas loin d'une icône, au sens littéral de notre combat politique. Elle incarne cela de manière naturelle. »
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