La bataille des salaires gagne tout le pays

par humanite-fr

Mobilisation La marche contre la vie chère a rassemblé 140 000 personnes, selon la Nupes, ce dimanche, à Paris. Beaucoup y voient le premier acte d’une semaine décisive dans la riposte sociale et politique face au gouvernement.Grève générale. Dimanche, rue du faubourg Saint-Antoine, à Paris, les milliers de manifestants de la marche contre la vie chère n’ont que ces mots-là à la bouche. Alors que s’élance le cortège depuis la place de la Nation, Julien, cheminot venu d’Épinal (Vosges), en est convaincu : « Le 16, c’est un tour de chauffe ; le 18, c’est le début de l’automne social. » « Même moi, ça m’emmerde, la grève. Mais on n’a rien sans rien ! » clame, la voix tremblante, Denise, 73 ans, venue de Bretagne. « Grand-mère de 13 petits-enfants », pour lesquels elle a très peur de l’avenir, cette cuisinière à la retraite attend ce grand mouvement de grève depuis le 17 novembre 2018, jour où elle est descendue sur un rond-point pour la première fois. À côté d’elle, Michaella, assistante maternelle, acquiesce. « Si on accepte tout, c’est la fin de nos droits et de nos acquis sociaux », prévient-elle.Cette colère qui déferle sur Paris, ce 16 octobre, trouve sa source dans le quotidien des 140 000 manifestants (selon les organisateurs). Denise dénonce la situation de sa petite-fille, qui « travaille au drive de Carrefour pour 950 euros brut par mois », ou encore celle d’une « copine qui doit bosser jusqu’à 67 ans pour espérer 750 euros de retraite ». Emmanuelle, soignante venue du Cher, espace ses courses « tous les quinze jours, au lieu de chaque semaine », depuis l’inflation. « Le resto, c’est terminé. Pour les plaisirs, on fait la tournée des fêtes locales et des potes », ajoute-t-elle. Jean-Claude, son compagnon, ne voit plus sa mère – prise en charge en foyer sur Orléans – que tous les mois au lieu de toutes les semaines. Le couple a dû rogner sur les réparations de la voiture et n’assure plus son garage pour faire des économies. Même chez les cheminots, régulièrement brocardés par la droite et les opposants aux grèves, les temps sont durs. « Économiser, c’est devenu un gros mot », explique Julien. Pour boucler son budget, il lui manque 150 à 200 euros par mois. Pour les étudiants, c’est pire. Gabin, 18 ans, qui vient d’entrer en hypokhâgne, redoutait sa nouvelle vie. « Je m’attendais à ce que ça soit dur, ça n’a pas loupé. Je fais attention à tout, car je viens d’une famille qui est loin d’être aisée. On est dans la merde, nous aussi, dit-il à propos de ses camarades. Je mange beaucoup de pâtes, et presque plus de viande. » La colère est aussi portée par les luttes en cours. Celle des raffineurs suscite les ovations régulières des manifestants. « Nous avons le mérite d’avoir éveillé les consciences ! » lance Germinal Lancelin, secrétaire général de la CGT ExxonMobil. « Le gouvernement a décidé d’employer la manière forte, mais on ne s’est pas laissé faire. Ensemble vers la grève générale ! »

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