François Bayrou : "Nous sommes en train de vivre un crash au ralenti"
par publicsenat
L'invité politique Le 19 mars 2013 à 8h15 sur Public Sénat et Radio Classique, François Bayrou, Président du Modem Invité de Gilles Leclerc et de Guillaume Durand Extraits A propos de la réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon : « Ce n’est jamais facile de faire passer une réforme, tous les ministres de l’Education nationale le savent, et je ne fais pas exception à cette règle. (…) Je pense qu’il faut écouter ce que disent, à l’intérieur des écoles, ceux qui s’inquiètent de cette réforme, en particulier les élus municipaux des petites communes. (…) L’étape qui consiste à discuter et convaincre est selon moi une étape nécessaire. (…) Je ne pense pas que [cette] question soit la question principale des problèmes de l’école en France. (…) Ce texte est loin de la refondation de l’école. (…) C’est la première fois que la France est sous-représentée dans le groupe d’excellence. » A propos de François Hollande et de la crise : « La question, c’est : osera-t-il ? (…) Il y a deux mouvements contradictoires qui se sont exprimés depuis des mois : le premier mouvement, c’est celui qui était en phase avec la dangereuse campagne qui a été faite en prétendant que le changement allait permettre de répondre à toutes les questions. (…) [C’était] un programme insoutenable, illusoire. (…) Deuxièmement, mouvement contradictoire, contraire même sur certains points : (…) il a dit « nous devons soutenir l’entreprise », ce qu’il a appelé la politique de l’offre. (…) C’était une très juste orientation, c’est même selon moi la seule chose à faire. (…) Selon moi, la clarification doit précéder toute autre considération. (…) Le fond du problème, (…) c’est la politique qu’on suit. (…) Nous sommes en train de vivre un crash au ralenti. (…) Ca vient du début des années 2000. (…) Je réclame la mobilisation générale pour qu’on fasse face aux faiblesses du pays. (…) J’affirme (…) à votre micro qu’on peut s’en sortir, que nous ne sommes pas condamnés aux échecs répétés que nous vivons. » A propos de l’opinion publique : « Depuis 20 ans, on a raconté tellement de sornettes et fait avaler tellement d’illusions aux Français que l’opinion publique n’est pas convaincue qu’on puisse faire quelque chose, (…) et [ils ne savent pas] de quelle politique on a besoin. » A propos du courant réformiste central : « Gérard Collomb (…) a dit à peu près exactement ce que j’ai dit dans mon livre, c’est-à-dire [que] nous avons besoin d’une seule chose (…), qui est de mobiliser toutes les forces du pays pour ceux qui sont en première ligne dans les tranchées de l’économie. (…) Il existe un mouvement réformiste central dans la politique française dont la malédiction fait qu’il ne peut pas se réunir pour agir. Il est évident que d’Alain Juppé à Gérard Collomb, Rebsamen, Fillon, moi-même, nous avons un très grand accord sur le fond. (…) C’est de ce puissant courant réformiste (…) que viendra le soutien aux mesures indispensables qu’il faut prendre. » A propos de l’Europe : « Il n’y a pas de vie politique européenne accessible aux citoyens. (…) Les décisions tombent du ciel et sont incompréhensibles. (…) Il va falloir, pour les élections européennes, des gens qui soient à la fois amoureux de l’idéal européen et certains qu’on ne peut pas s’en tirer autrement, et puissamment réformateurs. »
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