En direct avec Extinction Rebellion, pour son opération coup de poing devant la Banque de France
par humanite-fr
Faux pétrole sur la façade de la Banque de France, militants enchaînés aux grilles, d’autres suspendus à des cordes… Des membres d’Extinction Rebellion ont orchestré jeudi 1er avril une opération coup de poing devant les locaux de la Banque de France, dans le cadre de la journée mondiale du «Money Rebellion». Aux côtés des militants, les euro-députés Marie Toussaint (EELV) et Pierre Larrouturou (ND) ont rejoint Extinction Rebellion pour prendre la parole, et insister sur le caractère vital, urgent, et global de la crise climatique. Objectif de cette action contestataire, baptisée à Paris «Poison d’avril» : dénoncer les investissements massifs des banques françaises dans le secteur pollueur des énergies fossiles. Déroulée depuis le balcon investi du bâtiment, une banderole reprend l’un de leurs principaux griefs: «Argent magique, investissements toxiques». Derrière ces termes, c’est tout le secteur financier qui est décrié, accusé de détruire le vivant et d’accroître les inégalités. «On est là aujourd’hui pour symboliquement lutter contre la Banque de France, mais aussi les banques françaises et la Banque Centrale Européenne (BCE)» résume Simadilu, militant depuis les débuts d’XR (Extinction Rebellion). Il précise que les émissions de gaz à effet de serre issues des activités de financement et d'investissement des principales banques françaises représentent près de 8 fois les émissions de gaz à effet de serre émises par la France en 2020. « On est là pour rendre visible ce sujet dont on ne parle pas assez» poursuit le militant, qui considère la cause écolo comme le sujet commun à toutes les luttes. L’action du jour est également un moyen pour Extinction Rebellion de rappeler qu’en l’état, les freins promis autour des émissions de gaz à effet de serre par les divers accords climatiques sont loin d’être suffisamment contraignants. Pour le militant Simadilu, il est plus « prendre conscience que derrière, ce sont bien des vies, des écosystèmes entiers qui sont en jeu». Louise, investie dans le mouvement depuis un an abonde: «Maintenant, ça urge ! On a juste plus le temps. Il fait 28 degrés aujourd’hui à Paris, on est le premier avril ! Si on n’agit pas, dans 10 ans on crève de chaud, on meurt, il va y avoir des famines, des guerres, des problèmes d’eau. » Choquée par la situation qu’elle décrit, la militante souligne au passage: “rien qu’aujourd’hui, il y a des problèmes d’eau en France !». Celle qui a commencé par entreprendre des petits gestes écologiques du quotidien avant de se tourner vers la désobéissance civile, appelle désormais les citoyennes et les citoyens à se regrouper massivement face aux institutions, pour «montrer qu’ils ont encore du pouvoir», un soulèvement d’autant plus nécessaire alors que le projet de loi Climat se retrouve complètement vidé de sa substance.
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