Cent dix ans après sa mort, l’héritage de Jaurès plus que jamais nécessaire
par humanite-fr
Commémoration Les héritiers de Jean Jaurès se sont réunis, ce mercredi, au café du Croissant, à Paris, pour célébrer la mémoire de l’un des pères de la gauche française, assassiné par Raoul Villain. Fabien Gay, directeur de l’Humanité, a insisté sur le climat nationaliste et sécuritaire qui régnait à la veille de la Grande Guerre, similaire à celui d’aujourd’hui. Loin de l’agitation touristique des jeux Olympiques, une tout autre ferveur règne au 146, rue Montmartre. Bien plus solennelle et évocatrice. Françoise et Jeanne, tracts dans une main, éventail dans l’autre, ne rateraient pour rien au monde ce rendez-vous. Elles l’honorent, respectivement, depuis 1959 et 1963. Ce 31 juillet, à la terrasse du café du Croissant, dans le 2e arrondissement de Paris, les héritiers de Jean Jaurès se sont réunis pour commémorer les 110 ans de l’assassinat d’un des pères de la gauche française. Aux côtés des militants habituels, sont présents des élus de la gauche parisienne, comme Lamia El Aaraje, première secrétaire du PS de la capitale, Rémi Féraud, sénateur socialiste, ou Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère écologiste de Paris. Un rassemblement unitaire très symbolique, aux lendemains de législatives qui ont failli porter l’extrême droite au pouvoir. Le 31 juillet 1914, en tuant Jean-Jaurès, c’est tout l’esprit fraternel et pacifiste du socialisme que Raoul Villain, ultranationaliste, cherche à anéantir. Difficile de ne pas déceler dans cet épisode tragique de la gauche des résonances avec le contexte actuel. C’est ce fil qu’a déroulé le directeur de l’Humanité, Fabien Gay, dans une tribune improvisée devant la fenêtre même d’où ont été tirées les balles qui ont fauché Jaurès. « Il se voulait le défenseur d’une société pacifiée où les relations sociales entre individus, entre peuples, entre États seraient régies par la recherche du bien commun et de l’émancipation humaine », se remémore le sénateur de Seine-Saint-Denis. Mais, peu à peu, l’ombre de la Grande Guerre s’est épaissie et l’idéal démocratique de souveraineté populaire s’est transformé en un nationalisme revanchard des plus rances. Cent dix ans plus tard, le RN, Fratelli d’Italia, le Vlaams Belang belge, l’AfD allemande et le PVV de Geert Wilders ont déferlé sur le Parlement européen, le 9 juin dernier. L’histoire bégaie. Revoilà « cette vague de la rancœur » qui a afflué en 1914, alerte Fabien Gay.
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