Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC
par humanite-fr
Environ 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV)."On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV. "On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a-t-il également dénoncé.Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaineAutour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève.Les gens veulent du low cost"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC, avant de conclure : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité".A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"
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