Vénézuela : le dialogue national lancé par Maduro laisse sceptique
par euronews-fr
Depuis 3 semaines, les Vénézuéliens qui s’opposent au président Maduro sont dans les rues. Une contestation pacifique à la base, mais qui a plusieurs fois dérapé en affrontements avec les forces de l’ordre et les pro-Maduro. Le bilan est d’une quinzaine de morts. La plupart des grandes villes du pays sont maintenant touchées par le mouvement, et les manifestants ne comptent pas s’arrèter là. Un mouvement initié début février par les étudiants de l’Etat de Tachira pour protester contre l’insécurité. Très vite, le mouvement s‘étend et les revendications se focalisent également sur la vie chère. Le 12 février, une manifestation géante à Caracas verra tomber les premières victimes.Droit dans ses bottes et criant au complot de l’opposition soutenue par les Etats Unis, le successeur de Hugo Chavez semble incapable d’arrêter la tempête. L’explosion des prix entraîne des pénuries des produits de base. L’inflation atteint 56 %, un record sur le continent. La faute entre autre à un double système de change. Un taux officiel très bas, de 6.3 bolivars pour un dollar et un taux flottant, non officiel mais répandu de 11.3 bolivar. Le tout a encouragé le marché noir. Sur lequel le taux officiel est multiplié par 12. Dans ce pays qui dispose des plus grandes réserves pétrolières au monde, les pénuries touchent tous les secteurs, de la santé au bâtiment en passant par la presse qui manque de papier… Une situation qui exaspère la population.Pour calmer le jeu, Maduro propose maintenant un dialogue national, une idée lancée il y a quelques mois, à laquelle il n’avait pas donné suite, d’ou le scepticisme de nombreux observateurs quant à ses intentions«J’aurais aimé qu’Henrique Capriles participe. Il voulait parler pendant une heure au journal télévisé. C’est difficile, il faudrait qu’il emporte la présidence un jour s’il veut parler pendant une heure au journal télévisé” a ironisé le président.Son adversaire lors des présidentielles, Henrique Capriles a en effet refusé de participer à cette réunion des gouverneurs des 23 Etats du pays, tous invités y compris ceux de l’opposition : “Je n’irai pas à une réunion avec le conseil fédéral pour l’aider à sauver la face. Je ne serai pas comme l’orchestre du Titanic. Je ne suis pas musicien, le navire coule, et moi je joue de la musique ? Non, vous ne vous servirez pas de moi, M.Maduro”.Pendant ce temps, le chef de file du mouvement, Leopoldo Lopez, anti-chaviste chevronné, est en passe de devenir le héros de l’opposition depuis la prison ou il a été incarcéré pour incitation à la violence.
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