Un vétéran canadien raconte son D-Day
par euronews-fr
Ernest Côté aura 101 ans le 12 juin prochain. Le débarquement, il l’a vécu et malgré les années, ses souvenirs sont restés intacts. Laurence Alexandrowicz, notre envoyée spéciale pour les commémorations du Débarquement a rencontré le vétéran canadien francophone.À l‘époque responsable logistique pour la troisième division d’infanterie canadienne, Ernest Côté a débarqué le 6 juin 1944 sur Juno Beach. 70 ans plus tard, il raconte.“Le débarquement pour les Canadiens avait commence vers 8h, je pense, mais ça allait très bien sauf qu’il y avait des morts à droite et à gauche évidemment”, dit le vétéran.Si Ernest Côté n’oubliera jamais ses nombreux camarades tombés ce jour-là, il garde aussi un souvenir parfait du flegme britannique, inébranlable même en temps de guerre.“Les soldats Britanniques étaient contre une rampe, un groupe d’entre eux buvait une tasse de thé alors j’ai dû en aviser un capitaine. Je lui ai dit : “écoutez quand vous aurez fini le thé, ôtez-nous les morts le plus vite possible parce que ce n’est pas bon pour le moral de la troupe qui rentre”“, se souvient Ernest Côté.Ernest Côté avait 31 ans quand il a débarqué pour la première fois en France. Il est l’un de ceux qui ont planifié les détails de l’opération “Overlord”.“À la planification , on devait atteindre un objectif qui se trouvait à 8 km mais les fantassins, comme on dirait en latin “pedibus cum gambis”, ne vont pas loin alors à la quatrième vague de soldats, on leur avait fourni au moins une centaine de bicyclettes pliantes pour atteindre leur objectif”, explique-t-il.L’ex-lieutenant colonel se souvient aussi avec humour et tendresse de l’accueil extraordinaire des Normands.“Ce sont eux les premiers de la troupe qui avaient des prisonniers Allemands. Les soldats canadiens ont été choyés par les Normands avec un peu de Calva et tout le reste. Canadiens et Normands étaient heureux comme des princes malgré le fait que ces derniers avaient perdu femmes, enfants et maisons. Ils ont beaucoup souffert les Normands et quand on voit aujourd’hui la prospérité, on n’en revient pas. C’est la prospérité qui provient d‘être libéré du joug Nazi”, dit Ernest Côté.Dans le cimetière canadien de Beny Reviers, près des stèles à la mémoire des vétérans et des soldats canadiens morts pendant la Seconde Guerre mondiale, Ernest Côté se rappelle le prix de la liberté : “pour moi, c’est un souvenir de ceux qui malheureusement ont du perdre leur vie ici, mais que voulez-vous, la liberté a un prix. Venir voir ces stèles toutes rangées représente le sacrifice que ces individus ont fait pour la Liberté”.Laurence Alexandrowicz, euronews:“Dans cette paisible campagne normande, le cimetière canadien de Beny Reviers est là aussi un lieu de mémoire extrêmement émouvant. Plus de 2 000 hommes reposent ici et le plus jeune Canadien enterré en Normandie avait à peine 16 ans”.
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