Un nouveau passeport, arme contre le Brexit

par euronews-fr

Le vote des Britanniques en faveur d’une sortie de leur pays de l’Union européenne en juin dernier a fait naître de fortes craintes chez les ressortissants communautaires de Grande-Bretagne, mais aussi chez une partie des Britanniques qu’ils résident au Royaume-Uni ou dans un pays de l’Union. Beaucoup s’interrogent sur leur futur statut et se demandent s’ils ne risquent pas d‘être expulsés dans les prochains mois lorsque les négociations entre Londres et ses ex-partenaires de Bruxelles auront avancé à tel point qu’ils sont nombreux à se mettre en quête d’une deuxième nationalité.* A King Street, un quartier animé de Londres, où résident de nombreux Polonais, nous nous rendons dans une épicerie qui vend des produits importés de Pologne. Peu après le vote en faveur d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, ses propriétaires polonais ont été pris pour cible par des Anglais extrémistes qui les ont insulté et sommé de quitter le pays. Depuis, la police passe tous les jours dans la boutique d’Izabela Pluszczok et de son mari pour voir si tout va bien. “On ne veut pas de migrants ici” Pour elle, le Brexit se traduit par une augmentation des prix les produits importés du continent étant plus chers avec la baisse de la livre sterling suite au vote, mais aussi par un nouveau climat général. “En ce moment, ce n’est pas très agréable d‘être ici, on a l’impression que les Britanniques ne veulent pas de nous, c’est une situation bizarre et d’un autre côté, tout le monde a peur, estime Izabela Pluszczok. Une fois, on a eu une drôle de situation : on a eu des clients un peu snobs qui nous ont dit : ‘On ne veut pas de l’Europe, on veut quitter l’Union européenne parce qu’on ne veut pas de migrants ici’, raconte-t-elle. Mais quelques minutes après, ils ont dit : ‘En fait, j’ai une femme de ménage polonaise, des Polonais gardent mes enfants.’ Alors je leur ai dit : ‘Si vous ne voulez pas de nous ici, qui travaillera pour vous après ?’ C’est vraiment du bon sens !” s’indigne-t-elle. Depuis le Brexit, les manifestations de haine contre la communauté polonaise se multiplient en Grande-Bretagne. Dans ce contexte, Izabela ne veut pas de la nationalité britannique : si les choses empirent encore, elle envisage de retourner sur le continent européen, voire en Pologne. Two Polish men were attacked in Harlow just hours after a murdered man’s vigil https://t.co/wBD68Wzj8s— Migrant Voice (@MigrantVoiceUK) 4 septembre 2016 Quelles conséquences pour les Polonais installés en Grande-Bretagne ? Quand la Pologne a rejoint l’Union européenne, le gouvernement britannique n’a pas imposé de période transitoire pendant laquelle les travailleurs polonais n’auraient pas pu venir au Royaume-Uni. Résultat : entre 2004 et 2015, le nombre de Polonais installés en Grande-Bretagne a été multiplié par 8 pour atteindre 800.000. A Lewisham, quartier multiculturel du sud-est de Londres, nous rencontrons une autre Polonaise, Monika Nawrot. Employée de bureau, elle

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