Sur la route des Balkans, les passeurs font la loi
par euronews-fr
Dans les régions montagneuses du nord de la Macédoine, traversées par “la route des Balkans”, il est fréquent de croiser des réfugiés qui font cap vers la Serbie ou qui reviennent vers les camps de Grèce ou de Turquie après avoir échoué.Après à peine une heure aux côtés d’une équipe de la Croix-Rouge, notre envoyé Oliver Spasovski a rencontré deux adolescents afghans. Ils ont été escroqués par des passeurs, qui leur ont promis un accès en Hongrie.Exténués et sans argent, ils retournent en Grèce.“On a marché trois jours jusqu‘à un endroit qu’on nous a communiqué. Mais la voiture qui devait venir nous chercher n’est jamais venue. On a payé 2 500 euros“, explique le mineur.“Plusieurs personnes nous ont dit avoir été victimes de violence. Un jeune nous a dit que des passeurs lui avaient demandé plus d’argent. Et puisqu’il a refusé, ils l’ont roué de coups“, assure Bojan Petrovski de la Croix-Rouge macédonienne.Non loin d’ici, dans un camp de réfugiés, Rabhilamin Lamin veut rejoindre l’italie. Mais cet Algérien doit pour cela trouver les 3 000 euros que lui demandent les passeurs.“Il y en a qui paient 2 500 euros pour être transportés de la Grèce à la Macédoine, c’est beaucoup d’argent, surtout que vous n‘êtes pas sûr d’y arriver. Mais il y en a qui paient jusqu‘à 3 000 euros, en cash“, dit-il.Le mois dernier, un coup de filet de la police macédonienne a permis l’arrestation de huit passeurs. Mais les réseaux de trafic d‘êtres humains sont énormes et la Macédoine n’a pas les moyens de les démanteler.Le gouvernement est sur le point de signer un accord avec Frontex, l’agence européenne des frontières.Pour le ministre macédonien de l’intérieur Oliver Spasovski, “Cet accord donnera à la Macédoine de meilleurs capacités pour combattre le trafic d‘être humain et le crime organisé en général“.Borjan Jovanovski, Euronews :“La route des Balkans a beau avoit été officiellement déclarée “fermée”, elle est toujours empruntée par des réfugiés, bien décidés à réaliser leur rêve européen. Malheureusement, leur destin est d’avantage entre les mains de criminels que des institutions nationales et internationales“.
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