Procès des attentats du 13 novembre : Retour en arrière sur l'opération au Bataclan
par France 24 FR
Christophe Molmy, ancien chef de service de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention), a dirigé l'assaut sur les terroristes le 13 novembre 2015 au Bataclan. Il sera également appelé à témoigner lors de ce procès historique. La BRI est spécialisée dans ce genre d'intervention, où il s'agit de la libération des otages. Mais ce qui était particulier dans cet assaut du Bataclan, c'était d'une ampleur sans précédent : "Évidemment, ce qui est particulier c'est le contexte, c'est-à-dire le massacre qui a eu lieu avant. C'est forcément saisissant lorsqu'on arrive". M. Molmy partage avec France 24 également les obstacles majeurs sur le terrain, presque insurmontables, auxquels il était confronté pendant l'opération antiterroriste pour sauver un maximum de vies. C'était une véritable mission impossible pour son équipe à cause de "la complexité des lieux parce que c'est un vieux théâtre, ce n'est pas comme les bâtiments modernes, donc pas aisé pour pratiquer une exploration dedans. Et puis, in finé, l'assaut proprement dit qui se passe dans un couloir. Et un couloir c'est probablement une des configurations les plus difficiles parce qu'il n'y a pas d'échappatoire, il n'y a rien pour se cacher. Et les otages au milieu avec les terroristes derrière. Sur le papier, c'était certainement ce qui est le plus difficile". Ce qui a rendu l'opération très complexe et très haute risque, c'était l'énorme instabilité de la situation et l'impossibilité de négocier avec les terroristes. Dans ce genre de situation, "c'est un moment déterminant pour moi sur la prise de décisions", explique M. Molmy. "Dès qu'on sait qu'on ne pourra pas négocier, on est dans une position, une situation, très instable, parce que, en plus, les terroristes demandaient si les médias étaient là. On pouvait craindre qu'ils attendent d'avoir une couverture médiatique suffisamment importante pour se faire sauter". Pour M. Molmy l'opération s'est transformée précisément en procédure chirurgicale. "Il y avait très peu de tirs. Il y a onze tirs dont deux tirs mortels." Ils ont repoussé les terroristes "jusqu'au fond, où le premier s'est blessé et s'est fait sauter. Et ensuite le second qui cherche son détonateur est neutralisé. Donc c'est vraiment une opération chirurgicale". Grâce à l'intervention du BRI, de nombreuses vies ont été sauvées. Par rapport au témoignage à venir, M. Molmy trouve que son rôle principal sera de "bien expliquer aux familles des victimes de quelle manière se passait l'intervention". "Pour les familles", observe M. Molmy, "c'est important pour le deuil de comprendre très exactement comment s'est passée la fin de cette crise et en avoir tous les détails".
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