Présidentielle en suspens au Liberia
par euronews-fr
Ce sont devant les bureaux de vote que deux millions d‘électeurs libériens devaient se presser ce 7 novembre pour élire le successeur d’Ellen Johnson Sirleaf, mais la Cour suprême du pays en a décidé autrement en suspendant sine die ce second tour. Elle a ordonné à la NEC, c’est-à-dire à la commission électorale nationale, d’examiner un recours déposé par un parti de l’opposition pour fraudes au premier tour. Elle lui interdit d’organiser le second tour avant d’avoir enquêté. Si elle est ensuite saisie, la Cour suprême devra statuer. Elle pourrait opter pour l’organisation d’un nouveau premier tour. Le chef de la communication et des réseaux sociaux du parti du candidat George Weah a pris acte : “Le parti de notre adversaire jubile, ses supporteurs dansent parce que le parti de la liberté a agi en leur faveur. Ils fêtent ça, ils sont contents parce que leur funérailles ont été repoussées, mais peu importe combien de temps cela prendra, 50 ans ou plus, je peux assurer au peuple libérien que le jour viendra où le gouvernement sera dirigé par la CDC, par la coalition pour le changement démocratique, pour son président qui accédera à la présidence de la république du Liberia !“ a expliqué Boima JV Boima.La commission électorale a jusqu’au 22 novembre pour se prononcer sur les fraudes. Le second tour devait opposer George Weah de la CDC, arrivé en tête avec 38 % des voix, à Joseph Boakaï, le vice-président sortant de Sirleaf, du parti de l’Unité, qui avait récolté 28 % des voix. Le troisième homme du premier tour est celui-là même dont le parti a déposé le recours pour fraudes, Charles Brumskine, leader du parti de la liberté. En cas de désaccord avec la décision de la NEC, il pourra saisir la Cour suprême dans les sept jours et celle-ci disposera d’un délai d’une semaine pour trancher. L’ensemble de ces procédures peuvent se prolonger jusqu’au 6 décembre. Si elle invalide les résultats du premier tour, la Cour suprême devra appeler à la tenue d’une nouvelle élection dans un délai de 60 jours, selon la Constitution. Les électeurs libériens s’inquiètent des tensions en cours, eux qui ont connu 14 ans de guerre civile. Il faut savoir que les observateurs internationaux avaient jugé le déroulement du premier tour crédible. La communauté internationale, qui a accordé des milliards d’aide au Liberia depuis l‘élection d’Ellen Johnson Sirleaf en 2005, espère voir parachever la première transition démocratique dans ce pays dont elle suit avec inquiétude la situation. Liberia: après la suspension du processus électoral, les candidats dans l'attente https://t.co/RrAJAnANYC pic.twitter.com/8Tozraupb4— RFI (@RFI) 7 novembre 2017Avec AFP et Reuters
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