Mali : un attentat fait au moins 47 morts et des dizaines des blessés
par euronews-fr
Au Mali, un attentat suicide a fait au moins 47 morts et des dizaines de blessés ce mercredi. Peu avant 9 heures du matin, un véhicule a explosé dans un camp militaire de la ville de Gao située dans le nord du pays. L’attaque a été revendiquée dans la soirée par Al-Mourabitoune, un groupe affilié à Al-Qaeda au Maghreb islamique. Le site visé par les terroristes est symbolique : il abritait 600 combattants de différents groupes armés signataires de l’accord de paix comme ceux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg), ou des groupes armés pro-gouvernementaux. Ils se préparaient pour des patrouilles mixtes prévues par l’accord de paix signé en mai-juin 2015 entre Bamako et ces différents groupes armés. Ces patrouilles, auxquelles doivent également se joindre des militaires maliens, sont censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire. “_ Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette attaque lâche et ignoble qui constitue une atteinte directe au processus de paix. Elle visait clairement à dérailler le processus de paix en sapant la confiance entre les parties signataires et des populations, ainsi qu‘à contrecarrer les récentes avancées dans la mise en œuvre des arrangements sécuritaires de l’accord de paix_”, a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, lors d’un exposé mercredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé un deuil national de trois jours à la suite de cet attentat, le plus meurtrier de l’histoire récente du Mali, et son ministre de la Défense, Abdoulaye Idrissa Maïga, était attendu sur place. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature de l’accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, et dont l’application tarde à venir. Avec agence (AFP, Reuters)
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