Léthargie européenne : l'analyse de Daniel Gros
par euronews-fr
La Commission européenne se donne deux semaines pour étudier les projets de budget nationaux. Mais quelque soit le verdict, d’après l‘économiste Daniel Gros du Centre for European Policy Studies, les deux moteurs de l’Europe savent ce qu’ils ont à faire pour relancer la machine :“ En Allemagne, la demande doit être renforcée, et en France, c’est l’offre, la productivité qui doit l‘être. Malheureusement, il y a une forte résistance politique en France face à ce que l’on appelle les réformes structurelles. Et en Allemagne, l’Etat ne veut plus dépenser. Or les consommateurs non plus ne dépensent plus et les entreprises n’investissent plus, ce qui évidemment paralyse l‘économie allemande. “Le cas de l’Italie est encore différent. Le pays a beau maintenir son déficit annuel dans les clous, sa dette ne cesse de gonfler. Elle représentera cette année 137% de la richesse nationale.“ Actuellement, ce n’est pas un gros problème parce que les taux d’intérêt sont bas, explique Daniel Gros. Mais le gouvernement italien sait très bien qu’il doit être prudent. C’est pourquoi le déficit en Italie est maintenu à un niveau plus bas que celui de la France et qu’il n’est pas envisagé de le laisser filer. Le gouvernement veut simplement dépenser d’un côté ce qu’il économise de l’autre grâce à ces taux d’intérêts avantageux. “Pour booster l‘économie européenne, la nouvelle Commission veut lancer un plan d’investissement de 300 milliards d’euros. Mais cela va-t-il changer la donne ? Daniel Gross en doute :“ Il y a près de 20 ans, nous étions dans une situation similaire. Il y avait aussi une récession, et un plan de relance a été adopté, comparable aux 300 milliards proposés aujourd’hui. On a vendu cela comme un grand projet. Mais au final, il y a seulement eu l’amélioration des réseaux trans-européens et un volume d’investissements qui s’est étalé sur une vingtaine d’années. Du coup, cela n’a pas eu l’effet cyclique que l’on espérait, et je pense que ce sera la même chose cette fois. “D’après la Banque centrale européenne, les investissements ont chuté de 20% dans l’Union européenne depuis 2008. Et la torpeur européenne est devenu un motif de préoccupation pour l‘économie mondiale.
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