Le pétrole, nerf de la guerre pour le grouep Etat islamique
par euronews-fr
En attaquant des installations pétrolières dans l’est de la Syrie, les américains et leurs alliés ont voulu couper la première source de financement du groupe djihadiste Etat islamique : l’or noir.Depuis le début des frappes ce jeudi soir, l’activité de pompage a ainsi tourné au ralenti, voire même stoppé, dans la province pétrolifère de Deir Ezzor, où sont installés les djihadistes depuis le mois de juillet.Le groupe Etat islamique contrôlerait 6 des 10 champs pétroliers en Syrie.Son activité, en termes de volume de production de pétrole, a déjà dépassé celle du gouvernement syrien, mais reste “très limitée” selon Luay al-Khatteeb, professeur adjoint au Doha Center du Brookings Institution au Qatar.“On parle de de 70 à 80 mille barils par jour, dans le meilleur dans le meilleur des cas, acheminés hors des frontières, précise-t-il.Et même si le gouvernement turc fait de son mieux pour contrôler la frontière, c’est un terrain très difficile. Nous parlons de 1200 kilomètres de frontières communes entre la Turquie, la Syrie et l’Irak.”Le groupe djihadiste, qui utilise cette manne pétrolière pour ses propres besoins, en revend aussi une partie à des intermédiaires et notamment vers la Turquie, la Jordanie ou encore vers les territoires Kurdes. Un marché noir, peu concurrentiel selon Luay al-Khatteeb :“L‘écoulement de ces quantités de produits de contrebande est géré par des réseaux locaux de contrebandiers, ce sont des transactions illicites et je ne vois pas de participation d’intermédiaires internationaux à ce niveau. Si ce trafic disparaît, cela n’aura aucune conséquence sur les 88 à 90 millions de barils échangés chaque jour.”Pas de quoi ébranler un marché où l’offre, de surcroît, est bien supérieure à la demande.Ce trafic reste toutefois le nerf de la guerre pour le groupe EI, qui amasserait chaque jour environ 1,2 million de dollars grâce au marché noir du pétrole. Et il ne s’agit pas de son unique source de revenus. Le groupe djihadiste a misé sur la diversification de ses activités : trafic d’objets d’antiquité irakiens, traite d‘êtres humains, ou taxes sont également des sources de financement, parmi d’autres.
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