"La Venise de l'Afrique" toujours menacée par le boom économique de Lagos
par euronews-fr
Makoko ou la Venise de l’Afrique… C’est ainsi qu’on l’appelle, mais le seul point commun entre ce quartier nigérian et la cité italienne, c’est la multitude des canaux… Dans un halo de fumée opaque, un mélange de feux de bois et de pollution émanant des groupes électrogènes, ce quartier de Lagos est sans doute le plus grand bidonville flottant au monde. Et il est à la fois menacé de disparition et nourri depuis plusieurs années par le développement de la capitale économique du Nigéria. Abel Hungue conduit une pirogue, c’est son métier de transporter les gens du matin au soir : “Quelques fois des représentants des autorités viennent et disent qu’ils vont nous déplacer, on a peur que cela arrive.“ “Nous voulons que Makoko continue d’exister parce qu’on veut vivre ici au bord de l’eau, nous ne pouvons pas vivre sur la terre“. Plusieurs démolitions ont eu lieu ces dernières années, car la volonté des autorités du Nigeria est toujours de faire de Lagos, la Dubaï africaine. La population de Makoko est estimée entre 100 000 et 300 000 habitants. A l’origine, au 18e siècle, c‘était un village de pêcheur qui s’est rapidement développé. La pêche est toujours la source de revenus d’une grande partie de ses habitants, mais il accueille aussi les milliers de travailleurs migrants venus d’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, Lagos, c’est près de 20 millions d’habitants, la dixième plus grande ville au monde.
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