La Transdniestrie veut définitivement divorcer de la Moldavie
par euronews-fr
Petite région de Moldavie, auto déclarée indépendante en 1990, la Transdniestrie souhaite aujourd’hui être rattachée la Fédération de Russie au grand dam de Chisinau. Ce territoire se trouve dans l’est de la Moldavie, sur la rive gauche du Dniestr.Ce “pays” n’est pas reconnu par la communauté internationale, ni même par la Russie. Pourtant, Moscou est venu au secours de la Transdniestrie lorsque la Moldavie a tenté de reprendre le contrôle de la province en 1992.Euronews a rencontré à Tiraspol, Evgueni Chevtchouk, président en place depuis 2011.Hans von der Brelie, euronews :Monsieur Chevtchouk, là sur le mur, il y a un portrait de Vladimir Poutine, et derrière moi il y a une peinture représentant le Kremlin à Moscou. Sommes-nous sur le sol russe ou en territoire moldave ?Evgueni Chevtchouk, président de Transdniestrie :Nous sommes en territoire transdniestrien ! Mais voyez il y a aussi une photo du patriarche russe.Hans von der Brelie, euronews :Craignez-vous que l’agitation chez le voisin ukrainien ne puisse gagner la Moldavie ?Evgueni Chevtchouk, président de Transdniestrie :Nous sommes très inquiets de ce qui se passe en Ukraine et nous espérons que cela n’aura pas d’effet pour nous.Hans von der Brelie, euronews :Quel est votre message pour le gouvernement de Kiev ?Evgueni Chevtchouk, président de Transdniestrie :Arrêtez d’employer la force !Hans von der Brelie, euronews :Dans quelques jours, la Moldavie va signer des accords de libre-échange avec l’Union européenne. Quel sera l’impact pour la Transdniestrie ?Evgueni Chevtchouk, président de Transdniestrie :La signature de cet accord de libre-échange aura un impact économique négatif pour nous, car nous n’avons pas participé aux négociations. Bien sûr, il y a quelques éléments positifs dans cet accord, mais les points négatifs sont bien plus nombreux. C’est pourquoi nous pensons que le résultat global de cet accord de libre-échange aura vraiment un impact négatif pour nous. Pendant les négociations, nous n’avons pas cessé d’alerter les autorités européennes de ces impacts négatifs. Et nous faisons des efforts pour parvenir à des modifications, mais il semble que ce ne soit pas suffisant.Hans von der Brelie, euronews :Et pourquoi ne pas simplement faire revenir la Transdniestrie dans la Moldavie pour surmonter ces problèmes ?Evgueni Chevtchouk, président de Transdniestrie :Eh bien cette réunification serait une bonne idée s’il n’y avait pas certaines contradictions, s’il n’y avait pas des problèmes conflictuels entre la Transdniestrie et la Moldavie. Bien sûr, si le peuple de Transdniestrie émettait le souhait de réintégrer la Moldavie, mais ce n’est pas le cas, aujourd’hui, c’est même l’opposé. Nous pensons que la meilleure solution pour le moment serait un véritable divorce civilisé avec la Moldavie, ce qui permettrait à la Transdniestrie de miser sur des activités économiques externes.Hans von der Brelie, euronews :Est-ce que cela veut dire que vous excluez totalement un retour dans la Moldavie ? Oui ou non ?Evgueni Chevtchouk, président de Transdniestrie :Je pense qu’une réponse claire à cette question ne peut venir que des citoyens de ce pays, de leur volonté et non de celle de leur président. Et la volonté des citoyens a été exprimée par référendum. Et le résultat est très clair, le peuple ne veut pas d’une réunification avec la Moldavie.Hans von der Brelie, euronews :Vous voulez être rattachés à la Russie. Mais en allant dans cette direction, ne risquez-vous pas de faire ressurgir le conflit larvé de cette région ? Ne risquez-vous pas une confrontation directe, une guerre, un bain de sang ?Evgueni Chevtchouk, président de Transdniestrie :Notre premier objectif est bien entendu l’indépendance et la reconnaissance de la communauté internationale. C’est le premier pas. Et nous voulons que la volonté du peuple de Transdniestrie soit prise en compte. Bien entendu, dans le monde il y a de nombreux pays et de nombreuses opinions. Et parmi ces pays, certains pourraient avoir en tête de vouloir appliquer la force, de résoudre le problème par la force. Mais je ne pense pas que ce soit la solution, aujourd’hui, au 21è siècle. Je pense qu’aujourd’hui, nous devons résoudre les problèmes à la table des négociations, et nous devons respecter la volonté des citoyens, la volonté du peuple de ce pays.Hans von der Brelie, euronews :Selon mes informations, des hommes armés de Transdniestrie auraient participé aux émeutes d’Odessa en Ukraine. Pouvez-vous le confirmer ? En étiez-vous informé ?Evgueni Chevtchouk, président de Transdniestrie :Ce sont de fausses informations répandues par les médias de masse en Ukraine et par les autorités ukrainiennes elles-mêmes. J’ai rencontré l’ambassadeur d’Ukraine en Moldavie, et le représentant spécial ukrainien en charge des négociations entre la Moldavie et la Transdniestrie, et ils ont officiellement démenti ces informations selon lesquelles des militants de Transdniestrie aur
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