La Libye toujours en quête d'unité : le général Haftar est-il incontournable ?
par euronews-fr
Que se passe-t-il réellement en Libye ? Quatre jours après la prise des terminaux du Croissant pétrolier par les forces du général Khalifa Haftar, les exportations de pétrole brut seraient sur le point de reprendre, et ça tombe bien, puisque la Libye en a grand besoin. Le calme est, en effet, revenu dans cette zone cruciale. Ayant chassé une milice proche du gouvernement officiel, les forces du général Khalifa Haftar vont continuer à assurer la sécurité des sites et ont annoncé la remise de la gestion des terminaux à la Compagnie nationale du pétrole. Cette dernière a déclaré rester loyale au gouvernement de Tripoli, tout en ajoutant qu’elle appliquerait les directives données par le parlement de Tobrouk. Une situation un peu dure à suivre où l’on comprend que le général Haftar cherche à être magnanime… La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi il y a 5 ans, et depuis 2014, on peut dire, pour faire simple, que le pays est divisé entre l’Est et l’Ouest. Dans l’Est, le bastion du général Haftar, et le siège du parlement légitime, et dans l’Ouest, à Tripoli, le gouvernement d’unité national de Fayez al Sarraj depuis mars 2016, seul gouvernement reconnu par l’ONU. La magnanimité du général Haftar avec les terminaux pétroliers et sa visite, mercredi, au Tchad laisse penser qu’il veut séduire et l’ONU et l’Union africaine pour réintégrer le jeu politique. Sa main mise sur le croissant pétrolier peut être un moyen de pression pour que l’ONU et le gouvernement de Tripoli amendent l’accord signé fin 2015 qui consacrait sa mise à l‘écart. Sa popularité ne cesse de grandir et dépasserait l’est du pays, il a l’appui des tribus, alors que le gouvernement d’unité de Fayez al-Sarraj est de plus en plus contesté, même en son sein : deux vice-Premier ministres ont proclamé leur soutien à l’offensive du général Haftar. Que va faire l’ONU maintenant ? Elle reste très préoccupée par les risques d’une guerre civile frontale entre ces deux camps et souhaite éviter toute escalade de violence. D’autant qu’environ 235 000 migrants seraient prêts à partir pour l’Europe, selon l‘émissaire de l’ONU en Libye, Martin Kobler. Pour contrer cette migration, renforcer la sécurité des Libyens doit être une priorité. Il faut notamment empêcher Daech de progresser, démanteler les trafics d‘êtres humains, et pour tout cela, la clef reste l’unification du pays.
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