L'extrême-droite n'a jamais été aussi proche du pouvoir en Autriche
par euronews-fr
En Autriche, depuis ce printemps, la campagne présidentielle s‘éternise. Lors du premier tour du scrutin en avril, les électeurs ont éliminé les sociaux-démocrates et les conservateurs et qualifié Norbert Hofer de la formation d’extrême-droite FPÖ et Alexander van der Bellen, candidat indépendant soutenu par les écologistes. Le second tour qui s’est tenu en mai a été invalidé pour des irrégularités, il devait avoir lieu début octobre, il est finalement reporté au 4 décembre. Une situation rocambolesque qui ne doit pas occulter le séisme politique provoqué par le score de près de 50% obtenu lors du dernier vote, par le candidat du FPÖ. L’Autriche se retrouve dans une incertitude inédite au plan politique : depuis quelques mois, l‘élection présidentielle tient en haleine les Autrichiens et leurs représentants élus. Depuis la qualification de Norbert Hofer du FPÖ pour le second tour en avril, l’imbroglio se poursuit autour de défaillances techniques qui remettent en cause la tenue du scrutin. Or l’avenir de l’Autriche en dépend, ainsi que sa place dans l’Union européenne. L’enjeu, c’est aussi potentiellement d‘élire le premier président d’extrême-droite en Europe depuis 1945. “La question des réfugiés, l’une des principales raisons du succès du FPÖ” Au parc du Prater de Vienne, nous avons rendez-vous avec Werner Otti, leader d’un groupe de musique populaire lors des fêtes de la bière qui depuis près de vingt ans, se produit lors d‘évènements organisés par le parti d’extrême-droite. C’est lui qui a arrangé la musique de l’hymne du FPÖ : les paroles invitent à avoir des “larmes de fierté” dans les yeux et à ne pas avoir honte d’aimer sa patrie, l’Autriche. “La question des réfugiés, c’est l’une des principales raisons du succès du FPÖ, estime Werner Otti. Quand je pense à ma mère, elle a mis quinze enfants au monde et aujourd’hui, elle touche une retraite minimum d‘à peine 450 euros ; dans le même temps, des migrants arrivent et ils n’ont jamais cotisé à notre sécurité sociale, raconte-t-il.Pour les demandeurs d’asile qui ont vraiment besoin d‘être protégés parce que leur vie est menacée, on doit les aider, c’est notre devoir, reconnaît-il avant d’ajouter : mais les Autrichens qui vivent sous le seuil de pauvreté ne comprennent pas pourquoi les migrants ont droit à des aides. On n’a jamais été confronté à ce genre de problèmes, on s’est toujours dit qu’on vivait en paix, mais en un an, tout a changé,” conclut-il. L’an dernier, quelque 10.000 réfugiés sont arrivés en Autriche chaque jour et la méfiance à leur égard s’est installée dans le débat politique, y compris au sein des conservateurs et des sociaux démocrates réunis dans la coalition gouvernementale. “L’Union européenne ? Une dictature” Comment expliquer ce soutien des électeurs au FPÖ ? Nous avons posé la question à la rédactrice en chef du grand journal de centre-gauche “Der Standard”. “Le FPÖ est surtout soutenu par des hommes jeunes, mais il y a aussi les personnes âgées qui o
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