L'abstention, grande gagnante des Européennes ?
par euronews-fr
À l’issue des élections européennes à la fin du mois, les abstentionnistes seront-ils de nouveau la première force politique ? La participation n’avait atteint que 43 % en 2009 et certains craignent qu’elle soit encore en baisse cette fois-ci. Les extrêmes s’en trouveront-ils avantagés ? Une majorité silencieuse de citoyens dénonce un manque de transparence et une Union déconnectée de ce qu’ils vivent. Pourtant, la plupart des lois nationales sont aujourd’hui mandatées par Bruxelles et en vertu du Traité de Lisbonne, les choix du Parlement européen impactent leur quotidien. Ceux qui participent sanctionnent souvent les gouvernements des États membres en votant pour les plus radicaux tandis que ceux qui s’abstiennent laissent les autres décider à leur place.Parmi nos invités, Véronique De Keyser, eurodéputée belge et vice-présidente du groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates estime que “les gens n’ont plus confiance dans l’Europe (...) et on doit vraiment s’en préoccuper”. Selon elle, la montée des extrêmes est une “menace pour l’Union”.Députée européenne portugaise et membre du Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne, Alda Sousa tempère les propos en jugeant que sa formation créditée par les sondages d’une progression dans les urnes lors de ce scrutin a simplement su “proposer des alternatives aux citoyens dans chaque État membre”.Enfin, Hans Mund, fondateur du projet “Rock the Union” (à l’origine d’une tournée dans plus de trente villes européennes pour inciter à aller voter), revient sur cette défiance des Européens à l‘égard de l’Union : “la plupart des gens nous disent qu’ils sont totalement favorables à l’Union ; pour autant, ce qu’ils rejettent”, poursuit-il, “ce sont les responsables politiques en tant que tels parce qu’ils pensent qu’ils ne font pas assez en matière d’intégration européenne”. Quant à savoir quels partis profiteront de l’abstention, il estime que ce sont “ceux qui prônent une sortie de l’euro par exemple” et “les formations de la gauche radicale ou de l’extrême-droite, mais personne ne sort véritablement gagnant”, conclut-il, “nous sommes tous perdants quand nos concitoyens n’ont pas confiance dans les politiques qui sont menées”.
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