J. Kerry redoute de voir Alep devenir "un autre Srebrenica"
par euronews-fr
Loin des fanfaronnades, les pays occidentaux s’inquiètent, eux, de ce qui pourrait se passer à Alep dans les jours qui viennent. Le ministre de la Défense britannique, Ashton Carter, a ainsi estimé qu’on ne pouvait pas qualifier de victoire le fait de “bombarder des hôpitaux” et “d’avoir restreint l’aide humanitaire”. Alep, "un autre Srebrenica" ? Un sentiment partagé par la diplomatie américaine qui craint de voir Alep devenir un “autre Srebrenica”. En 1995, la ville de Serbie avait été le théâtre du pire massacre en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Sur un ton grave et dur, John Kerry a déclaré que “le régime Assad [était] en train de perpétrer rien d’autre qu’un massacre. Nous avons assisté à des tueries aveugles. Pas à des accidents de guerre, pas à des dommages collatéraux mais bien à une politique cynique menée pour terroriser les civils”, a ajouté le secrétaire d’Etat américain. La Turquie au coeur du jeu diplomatique sur la Syrie Les Etats-Unis continuent de plaider pour une reprise des pourparlers pour trouver une solution politique durable au conflit en Syrie. Mais il semble que les belligérants préfèrent désormais négocier sous l‘égide d’Ankara plutôt que sous celle de l’ONU, à Genève. La Turquie – qui soutient une partie de la rébellion syrienne – avait parrainé les négociations ayant abouti à un cessez-le-feu mardi. Le président turc a promis de prendre en charge une partie des déplacés d’Alep. “Si cela est nécessaire, nous accueillerons une partie des civils, les enfants, les personnes âgées, et tous ceux qui sont en grande difficulté. Ils iront dans des camps de réfugiés en Turquie ou dans des maisons, dans la mesure du possible. Nous leur offrirons un environnement paisible”, a indiqué Recep Tayyip Erdogan. Nouvelle réunion à l'ONU, nouveau sommet à Moscou Un sommet sur la Syrie devrait se tenir le 27 décembre à Moscou entre la Turquie, la Russie et l’Iran, d’après Ankara. Avant cela, une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l’Onu aura lieu, ce vendredi, à la demande de la France, pour tenter de mettre en place des observateurs internationaux lors des évacuations des civils et des insurgés d’Alep. Paris craint de voir se produire des exécutions sommaires lorsque les rebelles quitteront la ville. La Commission d’enquête sur la Syrie de l’ONU a déclaré en début de semaine avoir "reçu des allégations à propos de groupes de l'opposition (...) qui empêcheraient des civils de partir, et à propos de combattants de l'opposition qui se mêleraient à la population, augmentant ainsi le risque pour les civils d'être tués ou blessés". L’organe indépendant, créé en 2011, a également fait état de “nombreuses informations sur des violations perpétrées par des forces pro-gouvernementales (...) notamment des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires, des disparitions et des recrutements de force”. Avec agences.
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