France : l'austérité sème la zizanie
par euronews-fr
Le couac sur l’austérité en France a pris une tournure décisive avec la dissolution du gouvernement et l‘éviction des frondeurs Benoît Hamon, ministre de l‘Éducation nationale, et Arnaud Montebourg, ministre de l‘Économie qui critique… l’orientation économique du pays. Du jamais vu. Mais Montebourg poursuivait lundi son propre cap : “Les politiques d’austérité, de hausses d’impôts ou de réductions excessives des dépenses publiques, décidées par les gouvernements, sont aujourd’hui la cause de la prolongation et de l’aggravation inutile de la crise économique (...) et sont donc une absurdité financière, car en plombant la croissance, elles empêchent, par la chute de l’activité, la réalisation de leurs propres objectifs.”Exit donc les ministres de l’aile gauche du gouvernement qui critiquent aussi bien l’austérité que l’allié allemand. Des critiques assez proches finalement de celles formulées il y a deux ans par un certain candidat à la présidentielle. “Notre Europe peut être le levier et la solution sauf si elle se condamne à l’austérité, ce que le candidat sortant a choisi comme orientation avec la chancelière allemande’‘, déclarait alors François Hollande.Entre temps, il a fallu se rendre à l‘évidence : l’Allemagne ne veut pas changer de cap, et la France, malgré ses engagements, ne ramènera pas son déficit à 3 %, d’ici 2015. D’où le plan d‘économies de 50 milliards présenté par le Premier ministre Manuel Valls. Et pourtant, à Matignon comme à l‘Élysée, on se refuse toujours à parler d’austérité. François Hollande continuer à plaider avec le peu d’alliés qui lui reste, dont Matteo Renzi, pour une voix alternative. Cela laisse au final une impression de cacophonie qui pourrait être dangereuse pour l’Europe.“La stabilité en Europe dépend de deux pays : l’Allemagne et la France, explique Jan Techau, directeur de Carnegie Europe. L’Allemagne est toujours sous le feu des projecteurs, mais la France est tout aussi importante, parce que c’est l’alliance des deux, la stabilité et la puissance des deux pays sur laquelle repose l’entière construction de l’euro. Si la France fléchit, si elle est encore plus déstabilisée économiquement, cela s’annonce mal et catastrophique, peut-être même pour toute l’Europe.’‘Refusant de commenter la chute du gouvernement français, Angela Merkel et Mariano Rajoy ont plaidé d’une seule voix pour la poursuite des politiques d’austérité et se sont dit convaincus que Manuel Valls tiendrait ses engagements européens. De quoi semer un peu plus la zizanie.
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