Entre crainte et fermeté, le Mexique attend Donald Trump
par euronews-fr
Le Mexique n’attendait pas vraiment avec impatience le changement de locataire de la Maison Blanche… L’investiture de Donald Trump ne présage rien de bon pour le gouvernement mexicain. Les craintes sont nombreuses et partagées par la population. Ce que Trump a promis de faire n’est encore que pure spéculation, mais les perspectives ne sont pas encourageantes, comme l’explique cet analyste Isidro Morales, directeur de la politique latino-américaine de l’Institut de technologie et d’enseignement supérieur de Monterrey : “Nous sommes si exposés à ce qui se passe aux Etats-Unis, qu’il suffirait que Trump dise qu’il va augmenter les taxes pour le Mexique, que boum, il y aurait une fuite des capitaux. Nous sommes dans une situation de grande vulnérabilité.“ Donald Trump a promis de renégocier l’accord de libre-échange nord-américain, en place depuis 1994. Un accord qui permet aux biens, notamment aux voitures d‘être importées sans droit de douane aux Etats-Unis. Il a dit qu’il comptait instaurer une taxe de 35 % aux importations de produits fabriqués au Mexique. Il entend ainsi obliger les constructeurs automobiles américains à rapatrier leur production aux Etats-Unis et donc à créer de l’emploi…Cette mesure dévasterait le secteur industriel automobile du Mexique, le plus important d’Amérique latine. Quant à la construction du mur, cette touriste mexicaine explique que c’est une idée stupide : “nous venons ici pour acheter des choses et si nous venons consommer, c’est bon pour l‘économie !“ “Je ne sais pas, honnêtement, nous verrons bien ce qui va se passer“, expliquait déjà cette autre touriste mexicaine à Nogales, en Arizona, en mars 2016… Car ce mur, que souhaite bâtir Trump le long de la frontière avec le Mexique pour contrer l’immigration clandestine, va pénaliser toutes les villes américaines qui bénéficient du tourisme mexicain, et vice-versa. Mais ce que craint surtout Mexico, c’est d’avoir à payer ce mur, d’une manière ou d’une autre, comme Trump l’a souligné lors de sa dernière conférence de presse. Il y a aussi les expulsions de migrants illégaux qui posent question : “Il y aura des expulsions, mais probablement au même rythme que sous Obama. Peut-être que cela va augmenter un peu, mais je ne crois pas qu’il va déporter trois millions de personnes comme il l’a dit, parce que la police américaine n’a pas la capacité d’expulser un si grand nombre“, explique encore Isidro Morales. Donald Trump arrive au pouvoir à un moment où le Mexique bataille avec une économie stagnante, une augmentation de l’inflation et où son président est remis en cause, notamment pour sa hausse du prix des carburants. Mais le Gouvernement mexicain, par l’intermédiaire de son nouveau chef de la diplomatie Luis Videgaray, s’est dit et se tient prêt à négocier avec la nouvelle administration.
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