Encore une trêve en Syrie, tiendra-t-elle ?
par euronews-fr
La nouvelle trêve en Syrie a été négociée entre les Etats-Unis et la Russie, parrains respectifs de l’opposition et du régime. Cet énième effort diplomatique pourrait déboucher sur une coopération militaire inédite entre les deux puissances contre les jihadistes, si la trêve perdure pendant 7 jours d’affilée. Mais la circonspection est de mise. Car toutes les initiatives diplomatiques menées depuis cinq ans et demi ont échoué. Et toujours à cause du non-respect de la trêve et des discussions quant au sort réservé à Bachar al Assad. Début 2012, Kofi Annan est nommé émissaire pour la Syrie par l’ONU, et tente d’installer une trêve. Mais elle vole en éclats le 12 avril 2012 après seulement quelques heures. L’année suivante, le 21 août, une attaque chimique dans la banlieue-est de Damas tue 1 400 personnes. Elle est attribuée au régime, qui franchit une ligne rouge pour les Occidentaux. La Russie et Assad accusent les rebelles. Après trois jours de négociations à Genève, en septembre 2013, la menace de frappes américaines est écartée in extremis par un accord entre les Etats-Unis et la Russie sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien. En janvier 2014, les deux puissances parviennent à lancer les premières négociations opposition-régime. Elles ne dureront qu’une dizaine de jours, et s’achèvent le 31 janvier sans résultat concret. Le médiateur de l’ONU, Lakhdar Brahimi ne peut que constater l‘échec : “Je suis vraiment vraiment désolé et je tiens à présenter mes excuses au peuple syrien qui avait placé de très très grands espoirs dans ces négociations.“ Brahimi, qui avait remplacé Kofi Annan, démissionne à son tour le 13 mai 2014. Il est remplacé par Staffan de Mistura. En décembre 2015 (le 18), et pour la première fois, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution qui établit une feuille de route pour une solution politique. Le texte prévoit un gouvernement de transition dans les six mois à venir et des élections dans les 18 mois. Le 27 février 2016 entre alors en vigueur un cessez-le-feu qui exclut toutefois les groupes jihadistes Etat Islamique et Al Nosra, à présent Fateh al Cham. Les violations répétées des belligérants le font hélas voler en éclats. En avril 2016, les négociations reprennent à Genève menées par Staffan de Mistura. Mais cinq jours plus tard, l’opposition se retire en accusant le régime de poursuivre les bombardements de civils. Le 27 avril, elles s’achèvent sans aucun progrès. Il y a donc de quoi être pessimiste…
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