Ellen MacArthur : " Aujourd'hui, je me bats en faveur de l'économie circulaire "

par euronews-fr

Isabelle Kumar a rencontré la navigatrice britannique sur l‘île de Wight au large de la Grande-Bretagne. L’occasion de faire le point sur les nouvelles activités de cette toute jeune retraitée qui compte notamment à son actif une deuxième place au Vendée Globe et un record du tour du monde en solitaire.Isabelle Kumar, euronews :“ L‘économie circulaire, votre nouvelle croisade, consiste à transformer radicalement la façon dont l‘économie mondiale fonctionne afin de mieux gérer nos ressources. Mais qu’est-ce-qui vous laisse penser que vous en êtes capable ? “Ellen MacArthur : “ (...) Quand vous naviguez autour du monde, vous prenez tout ce dont vous avez besoin. Vous prenez la mer pour 3 mois par exemple et vous préparez tout ce dont vous aurez besoin, parce que vous ne ferez pas d’escale, vous ne pourrez pas acheter du carburant ou de la nourriture supplémentaires. Et donc vous devez gérer tout ce qui se trouve à bord jusqu‘à la dernière goutte de diesel, la dernière ration de nourriture et c’est là, que vous réalisez ce que veut dire le mot ‘rareté’. Parce que ce que vous avez emporté, c’est tout ce dont vous disposerez. Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée après mon tour du monde, je me suis brusquement rendue compte que pour notre économie mondiale, c‘était pareil. Notre économie mondiale repose sur des ressources qui ne sont pas inépuisables. Donc la solution, c’est une gestion raisonnée (...). “Isabelle Kumar, euronews :“ Comment mettre en pratique les principes de l‘économie circulaire dans notre vie quotidienne ? Donnez moi un exemple. “Ellen MacArthur :“ L‘économie circulaire revient à regarder notre modèle économique actuel comme un modèle linéaire : on extrait une ressource du sol, on fabrique quelque chose avec, et puis on la jette en essayant d’en recycler le maximum.Avec l‘économie circulaire, vous concevez des produits en ayant dès le départ à l’esprit la façon dont ils seront plus tard désassemblés. Dès la conception, vous pensez à la re-fabrication. Vous concevez un produit qui fait partie d’un circuit. Il peut s’agir d’une pièce détachée de voiture ou la voiture elle-même. (...)Prenons l’exemple d’un lave-linge. Au lieu d’acheter un lave-linge, pourquoi ne pas payer une redevance pour un nombre déterminé de lavages ? Car, à bien y regarder, vous payez une taxe quand vous achetez le lave-linge, vous en payez une autre – l‘éco-participation – quand vous souhaitez vous en débarrasser. Quand vous achetez un lave-linge, vous payez aussi pour tous les matériaux utilisés, les métaux, les polymères. Et tous ces appareils ne sont pas faits pour durer éternellement, parce que c’est ainsi que fonctionne notre modèle économique. “Isabelle Kumar, euronews :“ Les grandes entreprises ne doivent pas être de votre côté ? “Ellen MacArthur :“ (...) Au départ, notre idée était que si l’on peut concevoir des cycles pour les matériaux techniques et biologiques, alors on pourra construire une économie régénérative, une économie restaurative. Cela signifie que vous concevez un produit dans la perspective de son désassemblage, de sa re-fabrication. Un produit technique contient des métaux, des plastiques, des polymères, eh bien ces matériaux et le produit lui-même devront être récupérés pour être revendu ou re-fabriqué, régénéré, décomposé autant que possible afin de remettre dans le circuit le produit entier ou le plus grand nombre de pièces détachées. Et chaque rapport économique que nous avons étudié jusqu’ici a démontré les avantages économique du modèle circulaire. “Isabelle Kumar, euronews :“ Comment cela fonctionne-t-il au niveau international ? Je vois comment cela peut marcher au niveau national, mais pas au niveau international face aux très nombreuses exportations chinoises par exemple ? “ Ellen MacArthur :“ Je vais prendre l’exemple des moteurs Renault remanufacturés. Renault est une multinationale et en Europe, ce qu’elle fait, c’est récupérer des moteurs, des boîtes de vitesses, des pompes à injection usagés à travers l’ensemble de son réseau. Toutes ces pièces sont expédiées dans une usine près de Paris où elles sont reconditionnées. On les démonte, on les nettoie par ultrasons, on les ré-assemble avec en priorité des pièces remanufacturées et quelques pièces neuves. Et ces moteurs sortent de l’usine avec la même garantie qu’un moteur neuf, mais à un prix inférieur. Avec ses moteurs remanufacturés, Renault réalise plus de bénéfices qu’avec ses moteurs neufs. Cette usine près de Paris est la plus rentable de toutes les usines Renault à travers le monde. Et cela montre bien que vous pouvez changer le système au niveau international et que cela profite à l’utilisateur comme au fabricant. “Isabelle Kumar, euronews : “ Nous avons demandé aux internautes de nous envoyer leurs questions et tout cela les intrigue beaucoup. Voici notamment la question de SelgSea qui se demande ce qui vous motive ? “Ellen MacArthur :“ Vaste question ! Je me motive en me fixant des objectif

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