Égypte, Australie et Inde : les trois derniers lauréats des prix WISE 2014
par euronews-fr
Après avoir mis en lumière des initiatives au Pérou, en Finlande et en Jordanie dans notre précédente édition, découvrons les trois autres lauréats des Prix que WISE, le Sommet mondial sur l’innovation en éducation à Doha, a décernés cette année.Égypte : une fondation tente de réintégrer les enfants des ruesAu Caire, l’une des capitales les plus surpeuplées au monde, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés recense plus d’un million d’enfants des rues. L’extrême pauvreté les a forcé à quitter leur foyer et a cherché de quoi survivre en vendant ce qu’ils peuvent ou en lavant des voitures. Réticents à se laisser filmer, certains acceptent de nous parler alors que nous accompagnons des intervenants de FACE, une fondation qui s’efforce de les réintégrer par le biais de l‘éducation et qui agit de plus en plus en partenariat avec le gouvernement égyptien. “Je suis dehors pour travailler, pour trouver de quoi manger parce que parfois, je n’ai pas d’argent,” nous dit un jeune garçon, “on s’aide les uns les autres, mes frères et moi.”Toutes les nuits, les équipes de FACE proposent aux enfants de les retrouver sur un bout de trottoir pour discuter et jouer. Une manière de leur redonner leur enfance pour un moment et une occasion de leur transmettre des connaissances indispensables.Les membres de la fondation veulent inciter ces enfants à se rendre au centre d’accueil de jour Al Salaam, géré par la Fondation. Sur place, ils peuvent manger, se laver, nettoyer leurs vêtements, mais aussi jouer et apprendre. “Les enfants des rues ne font plus confiance aux adultes,” explique Ola Farrag, éducatrice de FACE, “après ce qu’ils ont vécu dans leur famille et à cause de leur expérience sur le trottoir : il y a des gens qui les insultent, les frappent, les violent : cela prend du temps de rétablir la confiance.”En sept ans, le projet a délivré des connaissances de base à plusieurs dizaines de milliers d’enfants.Une ONG australienne promeut l’enseignement artistique pour tousEn Australie, une association The Song Room s’est donnée pour mission de proposer à un maximum d’enfants des écoles publiques, des cours de musique ou d’arts.“Notre organisation a vu le jour parce qu’on croit vraiment que tous les enfants doivent avoir accès au sein de leur école, à la créativité,” insiste Caroline Aebersold qui dirige l’ONG, “malheureusement, aujourd’hui en Australie, trois enfants sur quatre n’ont pas cette chance lors de leur parcours scolaire.”The Song Room organise des ateliers gratuits animés par des artistes professionnels notamment dans l’==école du Sacré-Coeur== à Melbourne que fréquente Akot. Pour ce garçon de 11 ans, arrivé il y a quelques années du Soudan en guerre, la musique est un apaisement.Du côté des enseignants, on a pu constater que le programme proposé par The Song Room avait un effet bénéfique sur les résultats scolaires des jeunes participants.L’association est déjà intervenue auprès de plus de 350.000 élèves à travers l’Australie.Inde : les filles aussi ont le droit d’aller à l‘écoleL’Inde est le troisième pays au monde à compter le plus de fillettes déscolarisées : elles sont plus de 3,7 millions. En général, le parcours scolaire moyen d’une fille dure moins de quatre ans. Au sein de cette société patriarcale traditionnelle, il est bien difficile de faire évoluer les mentalités. C’est pourtant ce que tentent de faire de jeunes bénévoles de la fondation Educate Girls (Scolariser les filles).L’ONG qui comme cinq autres projets dont les deux premiers de cette édition, a reçu le prix WISE 2014 se bat pour réunir des ressources privées, publiques et locales afin que toutes les fillettes aient accès à une éducation de qualité.“Quand je vais dans les villages, il y a beaucoup de résistance,” raconte Navlikumari Gharasia, bénévole d’Educate Girls. “La principale excuse que les gens donnent pour ne pas envoyer leurs filles à l‘école,” poursuit-elle, “c’est qu’il n’y a personne à la maison pour faire les tâches quotidiennes.”Au Rajasthan, dans le village de Redwa Kalan, nous rencontrons Jantu, une fillette qui après la mort de son père, n’a pas pu retourner en cours. “Il n’y avait plus personne à la maison pour travailler,” explique-t-elle, “mes frères et sœurs sont petits et ma mère devait aller à son travail, c’est pour cela qu’on m’a retirée de l‘école.”Mais depuis sa situation a changé grâce à Educate Girls : “des bénévoles sont allés parler à ma mère et à d’autres personnes et ils les ont convaincu de me laisser retourner à l‘école,” indique-t-elle avant d’ajouter : “j’aime apprendre l’anglais, j’aime aussi jouer avec mes copines à l‘école.”Dans les quelque 5 000 écoles où l’association intervient, elle met en avant des techniques d’enseignement reposant sur le jeu. Elle initie les fillettes aux mathématiques et au langage et leur apprend des connaissances pratiques en communication et gestion par exemple. Depuis 2005, Educate Girls a œuvré à la scolarisation de près de 60.000 fillettes de 6 à
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