Donald Trump au chevet de Las Vegas
par euronews-fr
Le président américain Donald Trump a loué mercredi à Las Vegas le courage des blessés du carnage qui a fait 58 morts et plus de 500 blessés, tout en restant très prudent sur les mobiles du tueur, “un homme malade“. “L’Amérique est véritablement un pays en deuil“, a-t-il lancé après s‘être rendu, accompagné de sa femme Melania, dans un hôpital de la capitale endeuillée des casinos, du jeu et des paillettes. “Dans les mois à venir, nous devrons tous faire face à l’horreur de ce qui s’est passé cette semaine. Nous y ferons face ensemble et nous la surmonterons ensemble“. S’il a longuement salué la mobilisation des “héros“ – médecins, infirmiers, policiers – de cette sombre soirée et assuré être “100%“ avec les victimes, le locataire de la Maison Blanche est resté évasif sur l’avancée de l’enquête, se bornant à réaffirmer que le tireur était “un homme très malade“. Trois jours après ce drame qui a ébranlé l’Amérique, les autorités ont-elles une idée des raisons qui ont poussé un comptable retraité de 64 ans, inconnu des services de police, à ouvrir le feu depuis une chambre d’hôtel au 32e étage sur une foule assistant à un concert en contrebas, puis à se suicider ? “Pas encore, nous cherchons“, a-t-il simplement répondu. Peu d‘éléments permettent à ce stade d’expliquer le geste de Stephen Paddock qui avait accumulé un arsenal de 47 fusils et armes de poing, des explosifs et des milliers de munitions. Le président de la commission du Renseignement du Sénat américain, Richard Burr, a affirmé mercredi matin que la fusillade ne semblait pas être de nature “terroriste“. Cette affaire “est un peu différente de celles que nous avons pu traiter dans le passé, parce que nous n’avons pour l’instant pas d’indices pour déterminer l’idéologie du tireur, ou expliquer son geste“, a reconnu sur CNBC Andrew McCabe, directeur adjoint du FBI. “Nous devons faire un gros travail policier pour assembler les différentes pièces et reconstituer le puzzle“, a-t-il ajouté. Interrogé dans la soirée de mardi sur un hypothétique lien entre le tireur et le groupe Etat islamique (EI), qui a revendiqué l’attaque, M. Trump avait simplement répondu : “Je n’en ai aucune idée“. Dans la ville, la mobilisation ne faiblit pas, avec en particulier un afflux de donneurs de sang. La réponse a été “phénoménale“, assure Mitzy Edgecomb, responsable locale de United Blood Services. “C’est un moment important“, raconte Dianne Spence, septuagénaire venue contribuer dans un centre de collecte, se disant “fière des citoyens de Las Vegas“ face à la “haine“ incarnée par Stephen Paddock. La compagne du tueur, Marilou Danley, 62 ans, dont l’avion en provenance des Philippines s’est posé à Los Angeles mardi soir, est considérée par le FBI comme un “témoin d’intérêt“ pour l’enquête. Elle se trouvait aux Philippines lorsque Stephen Paddock a lancé la sanglante fusillade. “Je suis sûre qu’elle ne sait rien, comme nous. Il l’a envoyée au loin. Elle était loin pour ne pas interférer avec ses plans“, a déclaré une de ses sœurs à une chaîne de télévision australienne. Les autorités philippines enquêtent sur un virement de 100 000 dollars qu’elle y aurait reçu de la part du tueur. Selon la chaîne américaine NBC News citant des sources policières, il a viré cette somme sur un compte aux Philippines la semaine précédant son crime. Selon Canberra, Mme Danley est une ressortissante australienne qui a émigré aux Etats-Unis il y a 20 ans pour travailler dans les casinos. Au total, d’après la police, Stephen Paddock aurait tiré entre neuf et onze minutes sur les 22 000 spectateurs du festival en plein air Route 91 Harvest, depuis le 32e étage du Mandalay Bay. Comme à chaque fusillade de masse, le débat sur l’encadrement des ventes d’armes à feu a été relancé, plusieurs voix démocrates réclamant haut et fort un débat de fond et des initiatives législatives fortes. Mais Donald Trump, soutenu pendant sa campagne par la National Rifle Association (NRA), plus grande organisation du lobby des armes à feu aux Etats-Unis, a une nouvelle fois estimé que l’heure n‘était pas venue d’aborder ce sujet. “Nous n’en parlerons pas aujourd’hui“, a répondu, laconique, le président américain qui devait rejoindre Washington dans la soirée. Avec agence (AFP)
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