Crimée : le Premier ministre appelle au calme
par euronews-fr
La tension est brutalement montée d’un cran ce jeudi en Crimée où des hommes armés ont pris possession du siège du gouvernement et du Parlement. Un drapeau russe a remplacé le drapeau ukrainien au sommet du Parlement à Simféropol, la capitale de la péninsule ukrainienne.Le Premier ministre de Crimée, Anatoli Mohilyov, a lancé un “appel au calme” à la population. Il y a des pourparlers en cours, il faut que tout soit réglé pacifiquement, par des pourparlers”, a-t-il déclaré. Accompagné d’une quinzaine de députés, il est entré à l’intérieur du Parlement, où il a pu discuter avec les membres du commando, avant d’en ressortir. “Il y a à l’intérieur une cinquantaine de personnes, elles se sont comportées de manière correcte avec nous, mais elles sont armées. Je pense que ce sont des Slaves”, a-t-il ajouté, soulignant qu’il n’y a pas eu de victimes lorsque ces hommes ont pris dans la nuit le contrôle des lieux. “Nous avons des informations sur la présence de blindés en dehors de la ville, on ne sait rien sur eux, mais ils ne font pas mouvement, ils ne vont pas vers le centre-ville”, a encore indiqué le responsable.Des heurts ont également éclaté ce jeudi entre des policiers et des manifestants qui se dirigeaient vers le Parlement et brandissaient des drapeaux russes. “À Kiev, il y a des événements considérables qui se déroulent. Il y a 2000 bâtards armés qui ont saisi le pouvoir et renversé le président légitime et les autorités légitimes. Je ne dis pas que le pouvoir précédent était bon. Mais de vieux voleurs ont été remplacés par de nouveaux voleurs”, dénonçait un résident pro-russe.La république autonome de Crimée est peuplée majoritairement de russophones. Elle continue d’héberger la flotte russe à Sébastopol. Elle abrite aussi les Tatars, une communauté turcophone et musulmane.“Nous n’appellerons pas nos notre peuple à se battre, soulignait un représentant du Conseil des Tatars de Crimée. Mais la situation pourrait être utilisée par des extrémistes radicaux. (...) C’est ce dont j’ai peur. Quand le sang commence à couler, quand il y a les premiers morts, c’est plus dur d’arrêter (la violence)”.Les Tatars représentent 12 % de la population des 2 millions d’habitants de cette région. Ils étaient installés depuis le XIIIe siècle en Crimée, puis ont été déportés sous Staline avant de revenir après la chute de l’URSS. Cette minorité a activement soutenu la contestation anti-Ianoukovitch.Avec AFP et Reuters
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