Black Nights festival de Tallin : l'ovni "In The Crosswind"
par euronews-fr
Le Black Nights festival de Tallin, en Estonie, a été marqué cette année par “In The Crosswind”, de Martti Helde. Un film d’art et d’essai qui traite de la déportation par l’URSS de milliers d’Estoniens en Sibérie, en 1941.Une œuvre extrêmement marquante, car le jeune réalisateur de 27 ans a opté pour des choix cinématographiques radicaux : en noir et blanc, le film est presque entièrement composé de scènes figées. Treize véritables tableaux vivants qui ont nécessité un travail titanesque. Pour chacun d’entre eux, deux à six mois de préparation puis un jour de prise de vue ont été nécessaires.Pour parler de cet épisode dramatique de l’histoire estonienne, souvenir très présent aujourd’hui encore dans de nombreuses familles, Martti Helde, dont c’est le premier long métrage, a travaillé avec des lettres et des documents d’archives.“L’idée m’est venue d’une lettre en particulier, la première que j’ai lue. Il y avait une ligne qui disait : ‘j’ai l’impression que le temps s’est arrêté ici, en Sibérie. Que mon corps est en Sibérie, mais mon âme est restée au pays’. Tout à coup, je me suis dit que je voulais faire un film où tout le monde et le temps étaient arrêtés, pour recréer le sentiment vécu par ces gens en Sibérie, explique le réalisateur. (...) Je voulais que les spectateurs dans la salle de cinéma ressentent la même chose que ces gens en Sibérie. Je voulais priver les spectateurs de liberté, qu’ils ne puissent pas choisir où regarder, où porter leur attention. C‘était cela l’idée principale, recréer ce sentiment.”“In The Crosswind” a déjà été présenté dans d’autres festivals, comme à Toronto ou encore Manheim. Il sortira en France en mars prochain.Autre œuvre estonienne, plus conventionnelle. “Cherry Tobacco” de Katrin et Andres Maimik. L’histoire du passage à l‘âge adulte d’une jeune Estonienne. Pendant les vacances d‘été, pour tromper son ennui, Laura part faire de la randonnée dans les marais avec Joseph, un homme d‘âge mûr amoureux de la nature. Premier amour, ou recherche d’une figure paternelle, Laura est confuse.Quand on demande à la réalisatrice s’il y a du vécu dans ce film, voilà sa réponse : “c’est une fiction. Mais on y trouve quelques détails et moments de la vraie vie. Quand on fait un film sur la naissance d’un amour, il faut une certaine expérience. Il y en a, il y a quelques éléments de ma vie, oui.”Cherry Tobacco vient de sortir en Estonie. Il a également été présenté dans plusieurs festivals, notamment à Karlovy Vary, Minsk Cambridge ou encore Luxembourg.Pour lire l’interview complète de Martti Helde, cliquez ici.
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