Berlinale : l'Asie rafle la mise
par euronews-fr
Le vrai gagnant de cette Berlinale était le cinéma asiatique. Les castings de trois films en provenance de Chine et du Japon ont foulé le tapis rouge berlinois et se sont vus remettre de prestigieuses récompenses. Mais la Berlinale c’est aussi un festival populaire au vrai sens du terme c’est à dire largement ouvert au public. Dieter Kosslick, directeur du festival : “Je crois que ce qui rend la Berlinale un peu spéciale c’est que c’est un festival pour le public, quelque chose qu’on ne peut pas vraiment trouver ailleurs, cette année 330 000 personnes ont acheté un ticket”. Dans le jury cette année la réalisatrice iranien Mitra Farahani, l’acteur autrichien Christopher Waltz, Tony Leung, Barbara Broccoli et son président James Schamus : “C’est en fait plus facile quand des gens viennent d’endroits différents parce qu’on les écoute plus attentivement. Quand on est en désaccord avec des amis on se dit : mais comment c’est possible ? on devrait tous être d’accord. Mais dans un tel jury on apprend vraiment à écouter et c’est un des grands plaisirs que de se retrouver ici dans ce jury à Berlin”. 1.11 film clip “Black Coal, Thin Ice” by Diao Yinan – Fortissimo Films (Golden Bear Best Fim / Silver bear for Best Actor)L’ours d’or du meilleur film est revenu au film chinois “Black Coal, Thin Ice” de Diao Yinan un thriller qui suit un ancien flic sur les traces d’un serial killer. Liao Fan a eu l’ours d’argent du meilleur acteur. Diao Yinan : “Je suis influencé par le cinéma américain et européen et d’ordinaire dans un thriller le montage est beaucoup plus rapide et je voulais développer ma propre écriture. J’utilise des éléments d’art et essai avec de longs plans pour adapter la narration aux émotions”. Liao Fan : “J’ai grandi dans une famille d’acteurs. Depuis mon enfance j’ai vu ma mère et mon père sur scène. Et un jour je me suis dit que je pouvais faire comme eux et j’ai décidé de devenir acteur”. L’actrice japonaise Haru Kuroki a été récompensée pour son rôle de femme de ménage dans un drame dont l’action se déroule dans les années 40Haru Kuroki : “Ce qui était important pour ce rôle c‘était d’apprendre ce que l’on ressentait en portant un kimono. Comprendre comment bouger et l’impact sur le langage corporel”.Le film “The little house” réalisé par Yoji Yamada suit le destin d’une famille Japonaise avant et après la Seconde guerre mondiale.La France a reçu le prix décerné à un “film qui ouvre de nouvelles perspectives” au cinéma, grâce au nouvel opus du vétéran Alain Resnais pour “Aimer, boire et chanter”.Le film est un mélange de théâtre, cinéma et bande dessinée comme le vétéran français, Ours d’argent à Berlin en 1993 pour “Smoking/No smoking”, en a le secret.En l’absence d’Alain Resnais un de ses acteurs fétiches André Dussolier et le producteur Jean-Louis Livi lui ont rendu hommage. Jean-Louis Livi : “Le metteur en scène n’est pas là et c’est notre maître a tous, et notre ami à tous”André Dussolier : “Cher Alain, à chaque fois que vous faites un film, j’ai l’impression que c’est votre premier film. vous avez cette jeunesse perpétuelle de créateur, cette récompense vous va bien comme toutes les autres que vous avez reçues. Je vous adresse vraiment toutes mes pensées.L’Ours d’argent du meilleur réalisateur est allé à l’Américain Richard Linklater pour “Boyhood”, ode au temps qui passe. “Boyhood” reste surtout une expérience unique: il a été tourné en 39 jours sur douze ans avec les mêmes acteurs. Patricia Arquette et Ethan Hawke interprètent un couple de parents, Ellar Coltrane et Lorelei Linklater, leurs enfants, que les spectateurs voient grandir.Richard Linklater : “C’est un presse papier génial. Je le dédie aux 400 personnes qui ont travaillé sur ce film pendant ces 12 ans. Le prix du meilleur réalisateur est moins important pour moi que ce grand accueil que nous avons eu ici à Berlin, cette connexion avec le public. Et pour moi ça veut tout dire”. Son compatriote Wes Anderson a obtenu le prix spécial du jury pour son très loufoque “Grand Budapest hotel”, qui avait ouvert la Berlinale. L’histoire d’un concierge ultra stylé d’un grand hôtel de la République fictive de Zubrowka, soumise aux affres de l’Histoire mouvementée du XXe siècle.
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