Adolescents, ils ont assisté au débarquement allié
par euronews-fr
Hélène Liaigre, 84 ans : “Et bien, tout d’abord, toute la nuit, on a entendu les bombes, et puis après, on a vu tous les soldats arriver, qui nous ont donné à manger… Ils savaient, parce qu’ils nous demandaient, pour maman, du thé, des gâteaux, tout ça. Et puis, pour papa, des cigarettes. On était content, parce qu’on avait souffert pendant la guerre, ma maman avait été enfermée pendant 48 heures dans la Kommandantur à Bayeux. J‘étais contente, surtout quand on a vu le Général de Gaulle sur la place du château, avec Mr. Triboulet, qui était sous-préfet à l‘époque. Alors là, on a été soulagés, parce qu’avec les tickets de rationnement et tout ça, c‘était plutôt dur.”Albert Liaigre, 84 ans : “on l’a su par les Français qui nous ont dit, “vous pouvez rentrer”. Alors, quand on est rentrés, tout était cassé, les fenêtres, les carreaux et tout, et puis il y avaient des moustiques, parce qu’ils y avaient beaucoup de morts partout, des bêtes et tout, c‘était effrayant. Il y avaient des mines posées partout. D’ailleurs, il y eut beaucoup de gens qui ont été tués, qui ont sauté sur les mines, des mines qui étaient piégées. Nous, on n’est pas morts, parce que ça ne devait pas arriver à ce moment-là. On a eu de la chance dans notre malheur.”Jeannette Ratel, 89 ans : “Je savais que les Anglais allaient débarquer – où, exactement, je ne savais pas – parce que ma maman avait deux soeurs, qui après la Guerre de 1914, avait épousé l’une, un Ecossais et l’autre, un Anglais, et c’est elle qui a écrit à ma mère, plusieurs mois après, disant que Percy – c‘était le nom de mon oncle – allait débarquer… enfin… qu’il allait “déménager”, donc on savait, c‘était un code. Et le lendemain matin, nous sommes allés dans la Grande rue, et nous avons aperçu les Anglais qui arrivaient. Alors là, c‘était la liesse, on a dit :“ça y est, les voilà, les voilà!” Alors tous les drapeaux sont sortis sur les fenêtres, et tout d’un coup, on entend : “Les Allemands reviennent”, tous les drapeaux sont rerentrés, c‘était vraiment spectaculaire, et puis, ma foi non, c‘était pas vrai, et alors là ç‘a été vraiment la joie. Les parents, qui étaient très anglophiles, ont débouché une bouteille, bien sûr!”Guy Ratel, 87 ans : “nous, on leur criait “bravo!”, “ça a été très gentil”, j’avais 16, 17 ans. On leur a réclamé une cigarette par exemple. Eux, avaient le grand plaisir de nous offrir des bouts de chocolat…Moi, j’ai été ramasser des gens qui étaient morts, j’ai vu des Allemands, même, morts, tués, autour de nous!”Jeannette Ratel : “Cela nous a suivi toute notre vie, ça oui.” Guy Ratel : “C’est ce qui nous reste en tête, maintenant, moi j’y pense tout le temps, tout le temps, à ça…”
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