Une policière « radicalisée » en conseil de discipline, son collègue d'extrême droite épargné
par LePointActu
Une fonctionnaire de police, au grade de brigadier, suspendue en novembre 2019 pour « radicalisation » comparaît aujourd'hui devant le conseil de discipline de la préfecture de police pour des faits datant… de 2014. Un de ses collègues coule, lui, des jours heureux malgré ses diatribes anti-immigrés et islamophobes sur les réseaux sociaux depuis près de dix ans. Ce dernier accuse même l'État, son employeur, car, selon lui, « le gouvernement protège les musulmans délinquants ». Le préfet de police, à la recherche de cas de « radicalisation » islamiste après les assassinats perpétrés par Mickaël Harpon au sein même de la préfecture de police en octobre 2019, s'est empressé de racler les fonds de tiroir. Il a trouvé une vieille histoire déjà signalée en son temps, demeurée sans suite disciplinaire. En juillet 2014, la brigadière avait commenté un tweet, dont elle n'est pas l'auteure, qui accusait l'État d'Israël de tuer des enfants : « Et après, on parle de guerre à armes égales », avait-elle noté. En août 2014, cette fois, il s'agit de son propre tweet : « Super manifestation pour le peuple de Palestine… notre peuple. Palestine vivra, Palestine vaincra, inchallah. » Dès 2012, elle avait déjà fait l'objet de remontrances de la part de sa hiérarchie, elle avait été jugée « fragile psychologiquement » au point d'être désarmée pendant quelques mois. De 2014 à 2019, la fonctionnaire a continué d'exercer malgré ses commentaires engagés contre la politique israélienne. Le conseil de discipline devrait se prononcer en faveur de sa révocation. Son collègue, qui a un temps servi près de l'aéroport de Roissy, au centre de rétention du Mesnil-Amelot, qui retient les étrangers en attente de décision d'éloignement du territoire, lui, n'a reçu aucune convocation en vue de comparaître en conseil de discipline. Sa radicalité politique d'extrême droite ne fait pourtant aucun doute. En dépit de ces multiples dérapages, ni la préfecture de police ni la Direction générale de la police nationale (DGPN) ne trouvent rien à redire à ce jour.
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