“Ventouman” en route pour sa 1000 ème ascension du Mont Ventoux avant la fin de l’année
par La Provence
Lionel Tartelin, 61 ans, s’est donné l’objectif fou de grimper pour la millième fois le “Géant de Provence” avant la fin 2024. On a suivi le Cavaillonnais, Salonais de naissance, pour sa 917e montée du col mythique. Le rendez-vous est fixé à 9h du matin à la sortie du village de Bédoin, au pied de l’imposant “Géant” que l’on ose à peine regarder du coin de l'œil. En cette douce matinée printanière, on ne sait pas qui du Mont Ventoux ou de Lionel Tartelin est le plus impressionnant. Avec 916 ascensions avant notre rencontre, un physique de prétendant au maillot à pois pendant le Tour de France et surtout l’objectif incroyable de gravir mille fois le Mont Ventoux. Cette fascination pour ces 21 kilomètres qui le sépare de l’antenne-relais située au sommet, il l’explique très simplement. “Mon grand-père m’a mené pour la première fois en 1978, j’avais 15 ans. J’étais parti très vite et c’est l’une des seules fois où j’ai eu une fringale dans la montée”. Pas vacciné par cette épisode, il remercie son aïeul de lui avoir fait rencontrer “ ce col mythique, tellement beau et magnifique à toutes les saisons”. Plus qu’une rencontre, un coup de foudre. Depuis une obsession est née et le cycliste grimpe autant que possible en conciliant sa passion avec sa vie professionnelle. C’est en 2012, lorsqu’il déménage à Cavaillon, qu’il commence pleinement à satisfaire cette envie. Il réalise 70 à 80 ascensions par an, parfois allant jusqu’à trois montées par jour. Une performance réalisée uniquement par les membres de l’association des “Cinglés” du Ventoux. “Si je ne viens pas de trois ou quatre jours je me sens malheureux” Fada c’est comme cela que se caractérise Lionel. Il va même jusqu’à dire que grimper le Mont Ventoux “c’est un peu comme une drogue, si je ne viens pas de trois ou quatre jours, je me sens malheureux”. Une drogue peut-être mais on a rarement vu une drogue permettant d'être aussi bien conservé physiquement à 61 ans. Au départ de Bédoin, il n’aime pas partir du côté de Malaucène car “c’est moins roulant”, le fringant sexagénaire se sent à l’aise. Pour lui, la difficulté vient après au niveau des fameux “sept virages”. En réalité, rien n’est aisé dans un col où la pente est à 9% de moyenne avec des pics à 12 %, pourtant le fan de Pantani et de Hinault ne cesse de reprendre des cyclistes sonnés par la raideur de l’asphalte. Il se met régulièrement en danseuse mais jamais dans le rouge parce que l’important “c’est d’arriver au bout et de profiter parce que c’est ça aussi la vie”. L’ancien salarié de la SNCF, à la retraite depuis janvier, s’en met plein les yeux. Une fois le Chalet Reynard dépassé, la verdure se fait de plus en plus rare et laisse place peu à peu à un décor que l’on pourrait retrouver sur la lune. Sur le visage du maillot à pois du jour, un sourire se dessine, signe de la satisfaction qu’il éprouve. Un stop à quatre kilomètres du sommet pour remplir sa gourde et c’est reparti pour un final qu’il connaît par cœur. “917 ème elle est là” crie le “cinglé” au pied de l’antenne-relais posée sur le sommet du Ventoux. “J’espère pouvoir faire la millième avant la fermeture de la route en novembre mais ça va être difficile parce qu’il faut que j’en fasse plus de 80. Au pire ce sera au printemps 2025 ” détaille le super combatif en reprenant son souffle. À ce moment-là, plus de besoin de chercher qui est le plus impressionnant entre le Mont Ventoux et Ventouman, parce qu’à leur manière, les deux sont des “Géants”.
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