Pour éliminer les violences à l'égard des femmes, un jour ne suffit pas
par La Provence
La "journée internationale de sensibilisation pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes" correspond au début des réquisitoires dans le procès des viols de Mazan. Un symbole alors que 25% des jeunes femmes disent avoir été victimes d’une agression sexuelle et que 122 ont déjà été tuées par leur conjoint cette année. L’objectif annoncé est si ambitieux qu’il semble impossible à tenir. Pourtant, alors que ce 25 novembre maque la "Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes", comment imaginer se contenter de moins que la fin des agressions contre une moitié de l’humanité en raison de son sexe ? D’autant que débutent aujourd’hui les réquisitoires du parquet dans le procès des viols de Mazan, devenu au fil des audiences le symbole de la chosification à laquelle sont réduites les femmes. Durant les prochaines semaines, la cour criminelle du Vaucluse d’Avignon continuera d’être le lieu où la société française se confronte aux deux faces de la "culture du viol" - et de son corollaire, la "masculinité toxique" - dénoncée par les mouvements féministes et dont il est désormais impossible de détourner le regard. Côté pile, Gisèle Pelicot que son courage de revendiquer à visage découvert son statut de victime a transformé en icône. Côté face sombre, son mari Dominique, et cinquante autres hommes et dont La Provence a été la première à dresser la surprenante banalité des parcours. Autrement dit, si n’importe quel homme de cet échantillon recruté dans un petit périmètre du Vaucluse peut s’imaginer qu’une femme inanimée ait donné son accord pour subir une relation sexuelle - argument invoqué pour leur défense par la plupart des accusés -, alors l’inverse est vrai : n’importe quelle femme pourrait, si les circonstances s’y prêtaient, devenir leur victime. Une femme sur cinq victimes de violences sexuelles Il y a deux ans un rapport du Haut-Commissariat à l’Égalité révélait ainsi qu’une femme sur cinq de moins de 24 ans a déjà subi un viol ou une agression sexuelle. Un chiffre à rapprocher des statistiques du ministère de l’Intérieur dont la dernière édition de l’enquête "Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS) montre que 270 000 femmes affirment avoir été victimes de violences sexuelles physiques pour la seule année 2022. Des statistiques que l’on peut relier d’un trait - puisqu’il existe sans doute un continuum des violences sexistes et sexuelles - aux chiffres des féminicides qui ont déjà fait 122 victimes depuis le début de l’année. En 2023, une femme était tuée tous les trois jours par son compagnon ou son ex-compagnon selon le rapport de la mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof) publié la semaine dernière, qui ne prend en compte que les meurtres commis au sein du couple. "Femme, vie, liberté" "Moi-même j’ai subi des violences sexuelles", expliquait Alice (elle ne souhaite pas donner son patronyme), 29 ans, rencontrée samedi dans la manifestation organisée à Marseille dans le c
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