Mort de Jean-Claude Gaudin, Mort de Jean-Claude Gaudin, ex-maire de Marseille, à l'âge de 84 ans
par La Provence
L’ancien maire de Marseille s’est éteint à Saint-Zacharie à l’âge de 84 ans. De l’hôtel de ville au Parlement, il avait cumulé cent vingt-deux années de mandat. Il laisse le souvenir d’un démocrate-chrétien attaché au consensus, d’un croyant à la mémoire extraordinaire, d’un gourmand, jamais avare de bons mots. Un fauve politique. La porte de sa maison de Mazargues était toujours entrouverte lorsqu’il vous attendait. Le plus souvent pour un copieux déjeuner préparé par Marie, sa gouvernante. Même sur la fin de sa vie, Jean-Claude Gaudin laissait résonner dans le petit salon rempli de livres, de photos et de peintures provençales, sa voix tonitruante. "Entrez donc !" répétait l’ancien maire de Marseille depuis son fauteuil en velours vert, près de la table basse où du whisky et du vin cuit disputaient la table basse à des assiettes de jambon et de charcuterie. Il ne se levait presque plus, sortait de moins en moins, souffrant de mille maux aux jambes, genoux martyrs, chevilles enflées jusqu’à craquer sous les plis d’un costume sombre. Jusqu’au bout, comme dans les films de Marcel Pagnol, Jean-Claude Gaudin a conservé sa cravate et sa faconde. "Je n’ai jamais fait d’estrambord, comme on dit en Provence" C’est entre cette maison de village construite par son père Claude, un maçon et son autre demeure, à Saint-Zacharie que Jean-Claude Gaudin a vécu ces derniers jours, avant que la mort ne finisse par l’emporter, à l’âge de 84 ans. "Je suis quelqu’un de simple, aimait-il nous dire entre deux galéjades. Je n’ai jamais fait d’estrambord, comme on dit en Provence, je ne me suis jamais pris pour un autre. Je souhaiterais simplement partir sans souffrir." C’est là que l’ancien maire de Marseille est né, le 8 octobre 1939, sous l’ombre du cèdre qui remplit toujours la cour à l’arrière. Il passait volontiers ses week-ends dans sa maison de campagne de Saint-Zacharie, tout au bout d’un chemin ombragé où venait autrefois déjeuner Jacques Chirac, l’été. Il s’y était fait installer Netflix aussi, afin de regarder ses séries préférées, Game of Thrones, Les deux papes ou Les rues de San Francisco qu’il trouvait "un peu olé olé". Mais c’est à Mazargues qu’il se sentait le mieux. Même s’il fallait grimper à l’étage pour rejoindre sa chambre. "C’est là que j’ai mes racines", soupirait-il en offrant un regard panoramique aux bibliothèques couvertes de livres brochés, même si la lecture n’était pas sa passion.
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