"Les Mahorais font preuve d'une résilience extraordinaire"
par La Provence
En ce 17 décembre 2024, bien loin de Marseille, qu'ils ont quittée deux jours plus tôt, le nez collé aux hublots de l'A220 affrété à Saint-Denis de La Réunion, Bruno, Aurélien, Vincent, Arnaud, Sébastien, Enguerrane et les autres entament le survol de Petite-Terre et de l'aéroport de Dzaoudzi. Un ultime briefing en métropole avant leur départ en mission les avait préparés à l'état de dévastation de Mayotte. Mais ce qu'ils découvrent ce jour-là va bien au-delà du "niveau de dégâts particulièrement élevé" dont on les avait prévenus. Sitôt quitté le tarmac de l'aéroport Marcel Henry, le détachement de marins-pompiers de Marseille engagé pour aller prêter main forte au 101e département français découvre l'ampleur du désastre : les débris qui jonchent les rues défoncées le disputent aux feux allumés par les habitants pour faire brûler des quantités industrielles de troncs et de branches d'arbre tombés au sol. Entre bidonvilles comme pulvérisés et monceaux de tôles effondrées, même les maisons en dur sont au sol. Scènes de désolation Plus de trois semaines après ce spectacle apocalyptique, le souvenir est encore vif pour le lieutenant de vaisseau Bruno : "Il n'y avait plus aucune végétation, plus aucune verdure". Jusqu'au lycée professionnel de Dzoumogné, lui-même ravagé par le cyclone Chido, c'est une succession de scènes de désolation. Néanmoins, pas de place ni de temps pour la sidération. Délestés d'un barda de 23 kg par personne dans lequel ils ont fourré l'essentiel pour vivre sous des climats tropicaux : moustiquaires en tête, mais aussi baudriers, casques et combinaisons renforcées destinées à intervenir en milieu effondré, les 13 marins-pompiers marseillais du détachement envoyé à Mayotte doivent d'abord remettre sur pied leurs quartiers. Un aménagement et des travaux sommaires, du bricolage en somme, "histoire qu'on puisse installer nos lits picots (1) et retrouver un peu d'eau courante". Camp de base spartiate dans un lycée dévasté À ce stade, huit jours après le passage dévastateur de Chido sur ce petit archipel volcanique de l'océan Indien, l'électricité n'a pas été rétablie, pas plus que le réseau internet. Coupés du monde, les marins-pompiers marseillais avaient prévenu leurs proches que les nouvelles se feraient rares, et n'ont de toute façon pas le temps de s'appesantir plus avant sur des conditions de vie singulièrement spartiates.
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