La réglisse, une solution pour l’agriculture en Provence ?

par La Provence

L'association Agribio 13 cultive à Meyrargues des champs de réglisse pour étudier son adaptabilité au climat local. L'objectif est de trouver de nouvelles cultures qui pourraient supporter le dérèglement climatique. "Dérèglement climatique", "adaptation", "nouvelles cultures"... Des mots souvent rabâchés ces dernières années mais sans proposition de solution concrète. C'est en partant de ce constat que l'association Agribio 13 a décidé d'agir. En partenariat avec l'entreprise Pernod Ricard, l'asso chargée de développer l'agriculture biologique dans le département s'est lancé le défi d'implanter la réglisse dans le département. Si les résultats sont concluants, le tendre bâton de notre enfance pourrait s'immiscer dans les paysages provençaux et venir remplacer vignes et oliviers qui souffrent du dérèglement climatique en Provence comme ailleurs. Installée à l'arrière du tracteur, auquel a été accrochée une planteuse à pince (outil qui enfonce les plantes dans le sol), Florence Poncelet, coordinatrice chez Agribio 13, met les boutures de réglisse dans la machine. Un travail à la chaîne qui permet de planter un pied de réglisse tous les 80 centimètres. "Nous voulions introduire cette culture car nous estimons qu'elle répond à des problématiques d'adaptation au changement climatique. Elle est peu gourmande en eau, n'a pas de ravageurs (il faut quand même tenir les mauvaises herbes à l'écart au début) et comme c'est une plante rustique, elle résiste très bien à la sécheresse", explique-t-elle. L'association réfléchissait à implanter cette culture dans le département depuis 2019. Une plantation expérimentale Les 16 000 boutures plantées ce jour-là sur un hectare proviennent d'une pépinière en Camargue qui travaille avec l'entreprise Pernod Ricard. "Il y a une semaine on a arraché les racines en Camargue (elles avaient été plantées en 2017) et on les a découpées pour en faire des boutures", détaille Florence Poncelet. L'association en est à sa deuxième plantation. L'année dernière, un hectare de réglisse avait été planté au Puy-Sainte-Réparade. "C'est expérimental, car il faut voir comment la réglisse va se comporter, évaluer ses besoins en eau, sa résistance... L'inconvénient c'est qu'il faut attendre 5 ans pour qu'il y ait dans les racines les quantités suffisantes d'acide glycérique qui donne cette saveur sucrée à la réglisse. Mais on prendra le temps qu'il faudra pour cette expérimentation car on ne peut pas demander aux agriculteurs de se lancer dans l'aventure à l'aveugle !".

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