La judokate Asmaa Niang à Aix pour parler de résilience à travers le sport
par La Provence
En échec scolaire, Asmaa est refusée de la filière sport étude et envoyée en bac professionnel BEP cuisine. "J'ai mis mon rêve dans un tiroir avec la clef quelque part... Mais j'avais un feu sacré, persuadée que je me retrouverai aux Jeux un jour. C'était une obsession." En même temps, la jeune femme cherche sa voie spor- tive. Championne de France d'athlétisme, handball en com- pétition et même natation. Mais c'est pour le judo que le coup de cœur se produira. "J'ai cherché jusqu'à ce que je rentre dans un dojo. L'entraîneur m'a proposé d'essayer et à la fin il m'a dit 'je pense que tu peux al- ler loin dans ce sport' mais il ne savait pas à qui il parlait. Je l'ai vu en anneaux olympiques ce jour-là. J'ai vu mon reflet dans ce sport et me suis dit que le judo sera le moyen d'aller aux JO." Sauf qu'au moment où elle en- file un kimono pour la pre- mière fois, la jeune femme a dé- jà 20 ans. "C'est un sport dans le- quel on commence tôt normale- ment pour la coordination mo- trice notamment. Je savais que j'avais un avantage physique mais aussi des points faibles." Elle a fait du sport sa philosophie. "Le judo est un sport de résilience car si tu ne sais pas chuter tu ne peux pas te mettre debout et faire du judo", souffle-t-elle avec un large sou- rire duquel se dégage une dou- ceur enveloppante. La voix calme, posée, elle explique que le sport l'a sauvée. "Le judo m'a complètement remis debout. Il a fait la femme que je suis. J'ai trouvé toute ma force morale et physique, j'ai puisé dans cet art japonais", détaille Asmaa Niang avec sagesse. Née au Maroc, c'est à l'âge de onze ans que la petite Asmaa ar- rive à Noisy-le-Grand pour re- joindre sa maman qu'elle n'avait pas vu depuis l'âge d'un an. Et déjà, elle rêvait d'an- neaux olympiques. "Je voulais être une superhéros. À 5 ans j'ai sauté du 3 étage en pensant que je pouvais voler, raconte-elle en riant, j'ai terminé l'hôpital donc je me suis dit qu'il fallait que je trouve un autre moyen. Je voyais les adultes admirer les athlètes, les regarder comme des superhéros alors j'ai décidé qu'un jour je finirai dans une finale olympique." Mais le parcours jusqu'à la prestigieuse compétition sera semé d'embûches...
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