La chronique Europe : lancement de la Conférence sur l’avenir de l’Europe
par Weo
Je dirai que « L’européen ne peut plus se taire ! » C’est un peu provocateur mais surtout optimiste puisque le lancement de la Conférence sur l’avenir de l’Europe permettra à chacun/chacune de donner son avis ! Les instances veulent saisir les avis des européen.ne.s pour construire l’Europe de demain. Pourquoi cette conférence sur l’Avenir sur l’Europe ? Épuisée par ces années de réformes, d’agitations, d’avancées, il faut avouer que notre Union européenne a du mal à répondre directement à tous les enjeux sociétaux, aux nouveaux défis et aux prochains modèles européens : crise du COVID, immigration, Brexit, enjeux climatiques et dernièrement diplomatie européenne. La crise du Covid a été un accélérateur de ces questionnements hyperproximité et le lien entre décisions européennes et locales ! Même si le Président de la République avait déjà en 2018 enclenché la démarche avec les consultations citoyennes européennes qui devaient ré enchanter les citoyens avant le scrutin du Parlement européen d’avril 2019. Le 9 mai dernier a été lancé officiellement en grande pompe à Strasbourg la Conférence du l’Avenir de l’Europe. Beaucoup d’observateurs le concèdent, ce n’était pas aussi détonnant qu’un concert de hard rock ! C’est donc 12 mois d’événements, de conférences, de récolte d’avis dans les domaines pour lesquels l’Union européenne est compétente : - la lutte contre le changement climatique et les défis environnementaux - une économie au service des personnes - la transformation numérique de l'Europe - les droits et valeurs européens, y compris l'état de droit, les défis migratoires, la sécurité, le rôle de l'UE dans le monde, … Les discussions peuvent également porter sur des questions transversales liées à capacité de l'UE à produire des résultats dans des domaines d'action prioritaires, tels que : - l'amélioration de la réglementation - l'application des principes de subsidiarité et de proportionnalité, - la mise en œuvre et le contrôle du respect de l'acquis et la transparence. En France, se tiendront “des conférences organisées dans chacune des 18 régions françaises au mois de septembre, faisant chacune d’elle intervenir 50 citoyens tirés au sort”, précise le site de l’Élysée 2. Durant cette année des consultations, des débats, des échanges seront organisés … mais au final qui pourra s’exprimer ? Les élus ? Les citoyens ? Les jeunes ? Les pro-européens ou encore les eurosceptiques ? Les râleurs peuvent s’exprimer mais pas que La Commission européenne, le Parlement et le Conseil ont enfin compris que les citoyens ont un avis sur le futur de le communauté, cela s’appelle la démocratie participative. Agir de façon ascendante pour récolter les avis avant de définir les lignes directrices. Les enjeux de demain se négocient aujourd’hui car demain il sera trop tard. Le train est de passage, c’est maintenant qu’il faut monter dans le wagon ! Ouvrir le débat et saisir les besoins de la base permettent de construire des politiques qui convergent vers les attentes des citoyens. Tous les citoyens ne sont pas intéressés par les questions européennes. Il y aura une bonne partie de la population qui restera désintéressée. Est-ce que cette conférence ne risque pas d’intéresser la poignée d’européens initiés à l’exercice. 40 % des 18-35 se sont. Soit un taux d’abstention de 60 %, un pourcentage élevé mais bien moindre les 74 % enregistrés en 2014. Plus généralement en France, le taux de participation est passé au-dessus de la barre des 50 % (51,3%), son meilleur score depuis 25 ans. Concrètement et comment ? - Des panels de citoyens seront composés sur une base représentative de la population européenne en fonction de l'origine géographique, du sexe, de l'âge, du milieu socio-économique et/ou du niveau d'éducation des citoyens. - Une plateforme numérique permet de recueillir aussi les avis, mais pour cela il faut être à même d’y accéder => https://futureu.europa.eu/ - L’UE a parfois montré qu’elle peut être porteuse d’idées, de grandes valeurs, de bonnes intentions mais tout cela n’est que recommandations pour les pays puisqu’elle n’est pas apte à se s’imposer à la place de la politique nationale => à voir comment va-t-elle diriger les conclusions. Je rappelle que la clôture de cette large enquête au printemps 2022 alors que la France assurera la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne (janvier-juin 2022) - Cette conférence a aussi son lot de critique de personnes plutôt forte au courant des enjeux européens. Le journaliste Jean Quatremer évoque un « OPNI », un objet politique non identifié. Pour diverses raisons : - On ne sait pas ce qu’il en sera des conclusions. - Ces dernières vont-elles modifiées les traités ? On ne sait pas mais elles pourraient être un point de convergence dans les prochaines négociations. Comment fonctionne cette plateforme digitale européenne ? https://futureu.europa.eu/ Dans un 1er temps, il vous ai possible soit de/d’ : - participer à un événement, - partager vos idées, - être organisateur d’un événement. Dans l’onglet participer à un événement, il faudra alors rechercher ce qui se fait près de chez vous. Si je tape France dans l’onglet « recherche », je remarque que divers événements ont actuellement cours. Il s’agit là de conférence notamment et en visioconférence Si c’est partager des idées qui vous intéressent, choisissez un thème, cliquez puis encodez une nouvelle idée. Tout est traduit dans votre langue maternelle ! La démarche reste la même si vous souhaitez organiser un événement. Justement qu’en pensent les citoyens européens de cette initiative ? et quelles sont leurs préoccupations ? Ceux-ci semblent voir la Conférence sur l’avenir de l’Europe d’un bon œil, selon les résultats d’un Eurobaromètre publié le 9 mars, la veille de la signature de la déclaration 6 Européens sur 10 sont d'accord avec le fait que la crise du coronavirus les a amenés à réfléchir à l'avenir de l'Union européenne ; Y-a-t-il des actions européennes au niveau local en gestation ? (si encore du temps) L’Eurométropole a enclenché la démarche en décembre 2018 avec « Europe Je t’aime moi non plus » qui se poursuit au travers de la création d’un Espace citoyen de l’Europe qui sera lancé fin de cette année. 30 citoyens seront tirés au sort sur les 3 versants de l’Eurométropole : Région hauts-de-France/Wallonie/Flandre et pourront de manière directe dialoguer avec 10 personnalités des institutions européennes. Il faut également signaler que les Centres Europe Direct qui sont au nombre de 48 en France vont également jouer un rôle dans le cadre de cette Conférence sur l’avenir de l’Europe. Énorme challenge pour les institutions et opportunité énorme si les citoyens sont au rendez-vous !
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