La base aérienne 701 de Salon rend hommage à Didier Berger, le pilote qui s’est craché au Lavandou

par La Provence

Il s'appelait Didier Berger. Il avait seulement 65 ans. Il a perdu la vie le 16 août dernier, sur la plage du Lavandou, dans le Var, lors des cérémonies commémoratives des 80 ans du débarquement en Provence. Son Fouga Magister s'est abîmé en mer. Son passage devait précéder le show de la Patrouille de France, évidemment annulé après le drame. Cet ancien pilote de chasse, qui a notamment exercé à la base de Salon-de-Provence, était un passionné d'aviation, tout comme son père, décédé dans des circonstances identiques, pendant un meeting à Ajaccio, à bord d'un Fouga également, en 2003. Et son frère, pilote de ligne, décédé lui aussi il y a deux ans. Une famille qui a donc déjà été durement éprouvée. "Un homme très sympathique" Il a été président du centre de vol à voile la Crau, basé à l'aérodrome d'Eyguières, il y a un peu moins de 20 ans. Jens-Peter Roeber, vice président de l'Aupase (Association des usagers de la plateforme aéronautique de Salon-Eyguières), joint par téléphone, a le souvenir d'un homme très sympathique : "Je l'avais vu quelques jours avant son décès. Il venait de s'acheter un appareil, un Piper, qui est toujours à l'aérodrome. Il était très préoccupé par la menace d'expulsion de l'aérodrome, c'est vrai. Et pour la manœuvre qu'il était en train de réaliser, avec l'avion sur la tranche, les ailes presque à la verticale, dans un virage très serré, il faut être très attentif. Peut-être a-t-il fait un malaise..." "Oui, il faut être attentif, mais pour un pilote chevronné tel que lui, avec 12 500 heures de vol, il n'y avait pas de difficulté", estime pour sa part son ami Gilles Michel, ancien pilote de chasse aussi, qui a travaillé avec lui à plusieurs reprises. "Je pense aussi à un malaise" Sa peine est grande : "C'est injuste parce qu'il était très professionnel et prudent. Il n'a pas lancé un truc imprévu, une figure sortant du cadre. Il a respecté sa présentation et il savait faire. C'était juste un virage serré. Je pense aussi à un malaise car il lui aurait suffi de mettre un coup de manche pour éviter le crash. On est tous choqués. Son avion jaune est orphelin". "Un as en planeur". C'est ainsi que le qualifie Jean-Claude Vincent, le président de l'Aupase et ancien président du club de vol à voile, qui raconte : "Il a fait le tour du Mont blanc sans se poser, depuis Eyguières, ce qui est un exploit." Pour lui aussi, Didier Berger était quelqu'un de sérieux : "Il prêchait la sécurité. On perd un brillant pilote. Il savait tout piloter : avion, planeur, remorqueur. Il a été sur Mirage 2000. Tout le monde est très triste." Didier Berger habitait le quartier des Viougues avec son épouse Pascale et était père de deux enfants, Camille et Clémentine. Une cérémonie religieuse a eu lieu ce mardi 10 septembre en sa mémoire à 10 h, à l'église Notre-Dame-des-Ailes de la base aérienne 701. Cette cérémonie religieuse sera ouverte aux extérieurs avec un accès unique via le portail d'honneur dès 9 h 30.

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