L’ancienne pelouse synthétique du stade Baou Redon stockée en pleine nature à Roquefort-La Bédoule

par La Provence

"Je ne suis pas encore un assassin de l'écologie !", assure le maire de Roquefort-La Bédoule, Marc Del Grazia quand on évoque avec lui ce stockage pour le moins surprenant. Depuis quelques jours est entreposée dans une ancienne carrière située à proximité du chemin du Souvarel, le long de l'A50, une quantité impressionnante de rouleaux de pelouse synthétique. Visible depuis l'autoroute, le monticule occupe une surface de 450 m2 environ, au grand dam de certains promeneurs qui ont donné l'alerte. Car le site, s'il est clôturé - et encore... -, n'est en rien protégé. Il n'y a ni toiture, ni dalle, ni système de récupération des eaux de pluie. Or cette pelouse artificielle, qui a été retirée du stade Baou-Redon en cours de rénovation, contient une grande quantité de petites billes de caoutchouc noires, parfois issues du recyclage de pneus, qui servent à stabiliser le terrain. Ces granules se dégradent en "microplastiques (qui) se trouvent dans les mers, les rivières et sur terre, ainsi que dans les aliments et l'eau potable", assure Virginijus Sinkevicius, commissaire européen chargé de l'environnement, des océans et de la pêche. Car il faut savoir que l'Union européenne met hors jeu les terrains synthétiques contenant ce type de billes pour 2031. D'ici là... "Les billes seront retirées une fois les rouleaux partis" Eh bien d'ici là, une partie de ces rouleaux synthétiques devrait partir... au Maroc, affirme le maire : "L'association Evens Sport qui vient en aide aux jeunes défavorisés au Maroc a demandé de récupérer la pelouse pour aménager des city stades, dont certains ont été détruits par le tremblement de terre" de septembre 2023. Il poursuit : "Elle affrétera des containers en septembre pour acheminer les rouleaux. D'ici là, elle a conclu un accord avec le propriétaire de cette ancienne carrière pour les entreposer." Et de commenter : "On nous demande d'essayer de réutiliser plutôt que de détruire. Là, ce sera à des fins humanitaires." Et pour les billes de caoutchouc qui, d'ici septembre, risquent de se disséminer dans l'environnement ? "La carrière est plate, facile à nettoyer, les billes seront retirées une fois les rouleaux partis", tente l'élu. Qui assure par ailleurs que les légionnaires du camp de Carpiagne devraient, eux aussi, récupérer une partie de ce gazon artificiel. Ce que ne pouvait confirmer vendredi 2 août le service communication des militaires marseillais.

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